Un homme est décédé du sida le 3 septembre dernier. Le docteur Mohamed Abdourazak, médecin-référent du VIH/Sida, confirme l’information, «il a d’abord été admis aux urgences d’El-Maarouf avant d’être hospitalisé dans un autre service». Joint au téléphone hier lundi par Al-watwan, le médecin expliquera que le diagnostic sur ce patient était tardif.
Ce décès porte à quatre le nombre de personnes emportées par le Sida en 2025. Des drames qui auraient pu être évités, insiste docteur Mohamed Abdourazak. «La prise en charge aux Comores est gratuite pour les malades du VIH-Sida. Avec la trithérapie, l’espérance de vie s’est nettement améliorée», a insisté notre interlocuteur. Aujourd’hui, 130 malades sont suivis par le programme national de lutte contre la maladie, dont le plus âgé a 70 ans. Depuis l’apparition de la maladie dans le pays en 1988, 374 cas ont été recensés, dont 86 décès.
Une prévention en recul
Pour le spécialiste, la hausse des cas s’explique avant tout par l’affaiblissement des actions de prévention. Les affiches de mise en garde contre la maladie ont disparu des grandes agglomérations. Conséquence, les cas augmentent. «56 personnes ont été diagnostiquées positives au VIH, cette année alors que nous ne sommes qu’au mois de septembre», a alerté Mohamed Abdourazak. A titre de comparaison, en 2024, il n’y a eu «que» 36 nouveaux cas. À l’en croire, jusqu’en 2019, le pays ne dépistait chaque année qu’une dizaine de cas par an. «A compter de 2019, l’on note une augmentation significative des cas», a-t-il indiqué.
Les raisons de cette augmentation sont nombreuses. «Nous avons un amenuisement des fonds suite à une enquête réalisée sur les populations à risque, notre partenaire financier, le Fonds Mondial nous a demandé de concentrer nos activités sur elles», a expliqué notre interlocuteur. Ainsi, il n’y a plus dépistages volontaires pour le grand public.
Il a en outre souligné «la mobilité des Comoriens vers certains pays voisins dont la prévalence est élevée», appelant à l’usage de préservatifs ou à l’abstinence sexuelle.