Quelle est la situation actuelle du sida aux Comores ?
Au niveau du pays, la prévalence est d’environ 0,003, ce qui nous classe parmi les pays à prévalence faible, aux côtés de Madagascar, La Réunion et les Seychelles. Cependant, il est crucial de renforcer les mesures de prévention. En ce qui concerne les chiffres par île, à Ngazidja, 75 personnes séropositives sont actuellement sous surveillance, à Anjouan, 15, et à Mohéli, 6. Depuis le début de l’année, nous avons enregistré 9 nouveaux cas, dont un bébé d’un an. Après des tests, nous avons découvert que les deux parents de ce bébé sont également séropositifs. À l’heure actuelle, nous surveillons 4 enfants, le plus âgé ayant 12 ans.En 2022, le programme a enregistré un seul décès, un jeune qui avait développé ce que l’on appelle le sida maladie : ayant été diagnostiqué tardivement, ce qui a rendu sa prise en charge difficile. Depuis lors, nous n’avons pas enregistré de décès, du moins que nous sachions.
Quelles sont les nouvelles stratégies que vous avez mises en place pour faciliter l’accès au dépistage ?
La stratégie actuelle, notamment dans les maternités lors des consultations prénatales, est celle de la prévention de la mère et de l’enfant (Pme). Elle propose à chaque femme enceinte qui se présente de faire systématiquement le dépistage du Vih, renforçant ainsi les mesures de prévention. Nous proposons également des dépistages publics pour toute personne souhaitant connaître son statut.
Quels conseils donneriez-vous pour prévenir le sida ?
Le premier et le meilleur conseil est l’abstinence sexuelle pour les personnes non mariées. Dans les autres cas, il est essentiel de se protéger lors de rapports sexuels et d’insister sur l’importance du dépistage. Les voies de transmission du Vih comprennent les rapports sexuels, la transmission sanguine et de la mère à l’enfant. Il est également recommandé aux couples de connaître leur statut sérologique. S’ils sont négatifs, ils doivent s’efforcer de maintenir la fidélité pour éviter les risques de transmission.
Croyez-vous qu’il est possible de mettre fin à l’épidémie du VIH-sida d’ici 2030, comme vous le dites ? Si oui, comment ?
La stratégie actuelle se concentre sur le dépistage des populations à haut risque, notamment les travailleurs du sexe, les consommateurs de produits injectables, les victimes d’agression sexuelle et d’autres groupes vulnérables. Nous envisageons également d’élargir le dépistage à toute la famille et à l’entourage. En suivant les recommandations des bailleurs de fonds, nous avons de l’espoir quant à la possibilité de réduire la prévalence du Vih.
Comment prenez-vous en charge les cas séropositifs ?
Actuellement, nous avons enregistré 18 cas positifs, y compris des femmes enceintes, grâce au dépistage de masse. Les personnes testées positives ont immédiatement accès aux médicaments antirétroviraux. Pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant, les femmes enceintes séropositives sont prises en charge directement par les médecins référents du programme. En 2022, nous avons pris en charge 86 cas au total, sur un total de 43 894 dépistages réalisés.