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Vih/Sida I La recrudescence des cas inquiète la population

Vih/Sida I La recrudescence des cas inquiète la population

Santé | -   Nakib Issa

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Face à l’augmentation préoccupante des cas de Vih/Sida en l’espace d’un an, plusieurs personnes s’interrogent sur le rôle des campagnes de prévention et autres moyens mis en place pour lutter contre cette maladie et endiguer sa propagation. C’est ainsi que certains citoyens livrent leurs sentiments et leurs attentes face à cette situation.

 

Abdourahim Mze Mbaba 33 ans

«Ma première réaction quand j’ai vu l’information est normale car beaucoup de couples prennent les MST à la légère, surtout les jeunes. Je ne sais pas si c’est par manque de sensibilisation ou par lassitude tout court. Pour moi, cette montée est due aux moyens mis en place pour réduire ou éradiquer cette maladie. Je connais beaucoup de jeunes de la vingtaine, qui ne réalisent pas que la maladie se contracte aussi facilement. Cela signifie que la sensibilisation fait défaut. Il y a un problème d’accès aux données liées à la maladie.

Je pense que les moyens de prévention sont bien visibles mais seulement ça n’atteint pas suffisamment bon nombre de personnes. Pour ce faire, on doit améliorer les stratégies d’avant, en mettant en place des approches qui s’adaptent à notre époque. Les actions de sensibilisation et de prévention doivent se faire dans les lieux publics et pas uniquement dans les hôpitaux ou pharmacies. On devrait distribuer des préservatifs dans les écoles, ou bien les universités. Entre autres, les chiffres devront faire l’objet des affiches dans les ruelles car j’estime que ça pourrait faire peur et éveiller les consciences de certains.»

Said Mohamed Mkandzile rentré du Maroc il y a 2 ans :
«Voir des informations comme ça, ça fait peur. Car nous sommes dans un pays où le contrôle est délaissé, cela est une urgence qui demande un renforcement de la vigilance désormais. Je peux dire que c’est un constant vérifié car depuis quelques années on assiste à une visite massive d’immigrés souvent venant des pays où il y a une forte concentration des personnes touchées par le virus. Moi qui ai vécu longtemps au Maroc, le cas Sida est perçue différemment d’ici. Je n’ai pas senti une inquiétude autour de la maladie, On n’entend pas beaucoup parler. On dirait que c’est un tabou d’en parler au niveau de la population. Cependant, au niveau de la protection, prévention ou contrôle, ils sont très efficaces. Pour tout dire, je pense que les campagnes de sensibilisation ou les méthodes de préventions doivent être renouvelées.

Nizar Mouridi infirmier au bloc de l’hôpital El Maarouf.
«Cette hausse des cas se traduit sans doute par un certain relâchement dans la prévention, une méconnaissance persistante des modes de transmission, ou encore un manque d’accès au dépistage. Ici la question de cette maladie est toujours entourée de tabou et de stigmatisation. Bien que la population soit de plus en plus informée, il existe une peur d’être jugé ou rejeté en cas de séropositivité.

Cela freine également, le dépistage et la prise en charge précoce, ce qui montre qu’en matière de sensibilisation il y a beaucoup à améliorer. C’est une montée qui s’explique par le relâchement des comportements préventifs. Moi, qui suis infirmier au bloc, je suis toujours concerné dans les analyses, car on est obligé d’être en contact direct avec leur liquide organique en cas d’urgence. Donc, je peux dire qu’on est en face d’un virus qui se propage de manière continuelle, il faut prendre toutes les précautions possibles.

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