La fièvre de la Valée du Rift est une maladie d’origine animale qui peut aussi se transmettre à l’homme au moindre contact avec un animal malade et, ensuite, par les moustiques.
Depuis fin novembre, le pays est confronté à une épidémie de grippe peu habituelle. Compte tenu de la fréquentation élevée des hôpitaux, les autorités sanitaires ont effectué des prélèvements visant à identifier la nature exacte de l’infection.
Suite à cela, le médecin épidémiologiste, Dr Faouzouz Ben Aboubacar, nous affirme que les autorités sanitaires soupçonnent « une épidémie d’origine animale appelée fièvre de la Vallée du Rift ». Selon lui, ce diagnostic n’est pas encore confirmé car « les investigations sont toujours en cours ».
Le médecin dit avoir effectué des « Tdr qui restent toujours négatifs pour la grippe, le paludisme, la Covid19 et la dingue ». « Ainsi, les effets cliniques observés chez les patients, ainsi que ceux constatés du côté de la santé animale, nous permettent de soupçonner la fièvre de la vallée du Rift », soutient-il, expliquant ensuite les voies de transmission. Selon lui, la transmission se produit au moindre contact humain avec un animal malade (principalement des bovins). A partir de là, les moustiques assurent la propagation.
Cependant, en ce qui concerne les symptômes, l’épidémiologiste mentionne les maux de tête, les vomissements, la fièvre et la diarrhée chez les enfants pour la forme simple. La forme la plus grave se caractérise par des saignements du nez, une forte fièvre, des taches roses sur la peau et des yeux rouges. Dr Faouzouz Ben Aboubacar précise que chez les sujets fragiles, la forme grave peut évoluer vers le décès, mais cela concerne seulement entre 2 et 5% d’entre eux.
En ce qui concerne la prise en charge nécessaire, l’épidémiologiste évoque un traitement symptomatique. « Cela signifie que si un enfant a de la fièvre, on lui donne du paracétamol. S’il vomit, on lui administre le traitement approprié, et ainsi de suite », explique-t-il, rappelant aux médecins que dans toute fièvre ne répondant pas aux antipaludéens et aux antibiotiques, il y a toujours une suspicion de la fièvre de la Vallée du Rift. Et d’insister : « S’il y a les signes d’hémorragie, il ne faut pas prescrire des anti-inflammatoires (Dicloefenac, Advil, Ibucap), qui favorisent l’évolution de la maladie à une phase bien plus compliquée ».
En ce qui concerne la prévention, l’épidémiologiste suggère d’éviter tout contact avec des animaux malades, de dormir sous des moustiquaires, de faire porter des vêtements à manches longues aux enfants, de préférence blancs, ou encore d’utiliser des produits anti-moustiques.