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16 jours d’activisme contre les Vbg I Une table ronde sur la violence domestique à Ndzuani 

16 jours d’activisme contre les Vbg I Une table ronde sur la violence domestique à Ndzuani 

Société | -

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Les échanges ont permis de mettre à plat l’ensemble des problématiques posées par les violences basées sur le genre (Vbg). Le besoin “d’ambassadeurs Vbg” est exprimé au cours de cette rencontre d’une dizaine de personnes. Ces ambassadeurs doivent être des relais de sensibilisation des victimes dans les communautés.

 

L’Ong Hifadhwi a organisé hier mercredi, une table ronde à Mutsamudu, dans un hôtel de la place pour recueillir les opinions sur la violence domestique. La séance d’échanges a été organisée dans le cadre des “16 jours d’activisme” contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Des témoignages poignants ont été livrés, entre autres, par les autorités judiciaires et policières ainsi que par des délégués des associations qui militent contre le phénomène. 


Le besoin “d’ambassadeurs Vbg” est exprimé au cours de cette rencontre d’une dizaine de personnes. Ces ambassadeurs doivent être des relais de sensibilisation des victimes dans les communautés. “Cette thématique est choisie parce que dans ces 3 dernières années, nous rencontrons des personnes qui dénoncent cette violence. Les personnes avouent de plus en plus. Cette violence englobe la violence physique, psychologique, sexuelle, et même économique qui touche nos foyers. Nous avons des témoignages glaçants dans les causeries avec les enfants, dans les établissements. Nous devons sensibiliser encore plus les parents et les jeunes pour lutter contre les violences basées sur le genre”, fait savoir Rahamatou Goulam, fondatrice de l’Ong Hifadhwi.

L’application de la loi

“Les textes en vigueur sont là. Le problème réside dans leur mise en œuvre effective. Nous constatons une négligence et cela décourage les victimes”, rappelle la présidente d’honneur. Zaitony Daoud, juge des enfants et des affaires familiales au tribunal de première instance de Mutsamudu, est revenue aussi sur l’application des textes et sur les dispositions propres à la liberté provisoire. “Le nouveau code pénal protège les femmes et les enfants, criminalise tout ce qui est lié à la sexualité. On applique les textes, mais il y a un côté que nous n’arrivons pas à maîtriser. Cela concerne les libertés provisoires. C’est la loi qui le dit. Si les conditions sont requises. Et cela ne met pas fin aux procédures. Il y a aussi la contrainte des arrangements à l’amiable entre la communauté et les coupables”, dit-elle avant de confier : “je traite ces dossiers dans mon bureau. J’ai eu récemment un cas de femmes battues. 89% des cas de violences conjugales sont des filles mères qui réclament des pensions alimentaires”, dit-elle.


La table ronde des acteurs de la lutte contre ces violences qui a réuni les autorités judiciaires de l’île, a ainsi permis de mettre à plat l’ensemble des problématiques posées par les violences basées sur le genre (Vbg). Aujourd’hui, l’avocat du Service d’écoute de Ndzuani, Me Moustansum Billah Ahmed, regrette que “des juristes profitent de cette situation de liberté provisoire pour jouer avec la loi. Nous avons 10 à 12 cas par mois surtout pendant les fins d’années, les cas arrivent en masse”, dit-il.

Par Ahmed Zaidou (Stagiaire)

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