La première édition du programme Sarumaya, initiative pionnière en faveur de la promotion de l’entrepreneuriat féminin aux Comores, s’est clôturée le mercredi 23 juillet au Retaj, après six mois de formations et de mentorat. Trente femmes ont bénéficié d’un accompagnement régulier, à raison d’une session de formation par semaine.
Né d’un partenariat entre l’opérateur de télécommunications Yas Comores, l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat des Comores (Uccia) (à travers l’incubateur Innov’Lab et l’Institut consulaire de formation), l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi) et Komlink, le programme a ciblé les obstacles majeurs auxquels font face les entrepreneures, notamment l’accès à l’information, au financement, au mentorat et aux réseaux d’affaires. Des «outils adaptés» ont été mis en place pour répondre à ces défis, avec «un encadrement rigoureux et des formations de qualité».
Les résultats de cette première édition ont abouti à des «projets plus matures, mieux structurés, prêts à franchir une nouvelle étape ». Le secrétaire général de l’Uccia a promis, au cours de la cérémonie, que son institution reste mobilisée pour faire évoluer ce programme, le pérenniser et lui donner une dimension nationale durable. «Nous voulons que Sarumaya devienne une institution en matière de promotion de l’entreprenariat féminin aux Comores», a expliqué Mondoha Said Youssouf.
«Il y a des projets de toute nature, la plupart dans l’artisanat comorien, mais c’est aussi la preuve qu’on peut conjuguer technologies et traditions comoriennes avec aussi le digital, et c’est aussi une belle preuve de ce qui a été d’ailleurs partagé lors du salon international de l’artisanat comorien», a avancé le directeur général de Yas Comores, Christophe Olivier. Il a appelé les participantes de cette première édition à essayer de mettre en pratique ce qu’elles ont appris durant ces six mois. « Le savoir-faire c’est bien, mais le faire-savoir aussi, c’est encore mieux quand on le maîtrise bien», a-t-il ajouté.
Des jeunes femmes motivées
Avant de s’adresser aux bénéficiaires du programme, la directrice générale de l’Anpi, Nadjati Soidiki, a tenu d’abord à saluer le travail et l’implication de toutes les parties prenantes, notamment les formatrices et formateurs, mentors, coordinatrices, communicants et partenaires, qui selon elle, ont permis la réussite de ce programme. «Durant ces six mois, nous avons vu éclore en chacune de vous de véritables compétences entrepreneuriales. Grâce à un accompagnement sur mesure à travers des sessions de formation, des temps d’échanges collectifs, du mentorat individuel et des opportunités de mise en réseau, vous avez non seulement renforcé vos capacités, mais aussi affirmé vos visions, vos ambitions et vos projets », a-t-elle déclaré. Nadjati Soidiki a avancé des félicitations toutes particulières aux trois lauréates du programme, qui seront officiellement annoncées le mois prochain.
La présidente du Réseau femmes, Amina Housseine Dahalane, est convaincue que de nombreuses pistes restent à explorer. Aux côtés du programme Saroumaya, qu’elle partage avec d’autres participantes, elle nourrit l’espoir d’aller plus loin. Ce qui ne fait aucun doute, c’est sa motivation à s’épanouir dans son propre pays. « Avec le programme Saroumaya et toutes les formations que nous avons suivies, l’idée que je portais en moi commence à prendre forme. Et je me suis rendu compte qu’au fond, nous n’avons nullement besoin de nous tourner vers l’extérieur», a-t-elle dit. Amina Housseine Dahalane envisage de se lancer dans la couture. Elle entend rester dans la création, défendre ses idées, relancer une unité de production et rechercher les matières premières nécessaires pour innover.