L’excitation a été perceptible au Palais du peuple de Moroni, durant les trois jours des festivités du Salon des entreprises comoriennes. Les stands ont débordé de produits « made in Comores », créant une véritable explosion de saveurs et de couleurs. Vêtements traditionnels, produits cosmétiques, denrées agricoles et autres mets succulents se sont étalés sur les tables, attirant l’attention des visiteurs avides de découvertes. Ce fut une véritable mosaïque de rencontres entre les exposants et les nombreux visiteurs qui se sont mêlés dans une ambiance chaleureuse et conviviale.
Parmi les exposants, Djania Mouhtar, fondatrice d’Upissi-Mwema, nous a décrit avec enthousiasme son projet : « Upissi-Mwema se consacre à la préparation de plats comoriens tels que les feuilles de manioc (Madaba) et le Morenga, que nous conservons pendant plus d’un mois. Parfois, nous ne pilons que les feuilles de manioc et les mettons en réserve. Certains clients souhaitent même que nous leur préparions directement. Notre objectif est de faciliter la cuisine aux femmes comoriennes, qui jonglent entre leur foyer et leur travail », a-t-elle fait savoir.
L’organisation de l’événement a été saluée par tous. Rachad Mohamed, coordinateur de la communication auprès d’Expertise France Comores, s’est réjoui du succès des panels et de l’interaction entre les participants et les experts : « Le public est incroyablement réceptif, nourrissant ainsi les échanges entre les participants et les panélistes. Cette dimension de l’événement est indéniablement une réussite. Contrairement à l’année précédente, de nombreux visiteurs demandent nos cartes de visite et cherchent à comprendre les spécificités de chaque entreprise présente», a-t-il témoigné. Les stands ont été pris d’assaut, les visiteurs s’empressant de recueillir des informations, d’observer attentivement les produits exposés et de tisser des liens précieux pour le développement des entreprises participantes.
Cependant, certains visiteurs ont exprimé des préoccupations quant à l’orientation économique de l’événement. Pour Saïd Omar Saïd Ali, l’idéal aurait été de programmer le salon lors des périodes propices aux affaires : «Cela aurait favorisé la promotion des entreprises participantes, car la dimension financière est primordiale. Cela aurait été une occasion de stimuler le pouvoir d’achat. Malheureusement, avec la crise qui sévit actuellement dans le pays, ce n’est peut-être pas le bon moment », a-t-il déclaré. Malgré cela, l’engagement des visiteurs est resté indéniable, et de nombreux stands, dont celui d’Expertise France, ont connu un afflux constant de curieux. Les dépliants prévus pour l’événement ont tous été écoulés, témoignant de l’intérêt suscité par cette vitrine économique.
Au-delà des divergences d’opinions, Soulé Antoy Abdou, un visiteur, a reconnu qu’il y a eu un vrai travail qui a permis à pas mal d’entreprises d’être connues du public, mais «le problème», selon lui, « réside sur le fait que les organisateurs et les intervenants ne respectent pas les horaires des tables rondes, des formations et conférences». Ce qu’il a trouvé «dommage», étant donné que « celles-ci sont restées désertes».