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38ème Conseil des ministres de la COI I La demande d'intégration de Mayotte fait pschitt

38ème Conseil des ministres de la COI I La demande d'intégration de Mayotte fait pschitt

Société | -   A.S. Kemba

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Le Conseil des ministres a renvoyé la question aux deux Etats membres, les Comores et la France, en conflit territorial, après avoir rappelé les principes fondamentaux qui régissent l'organisation régionale.

 

La demande d'intégration de l'île comorienne de Mayotte au sein de la Commission de l'Océan indien (COI) n'a fait aucun long débat entre les représentants des cinq pays membres, réunis, jeudi dernier à l'île Maurice, à l'occasion du 38ème Conseil des ministres de l'organisation régionale. Sur  Mayotte La 1ére, la secrétaire d'État française, Chrysoula Zacharopoulou, avait émis le vœu de voir Mayotte devenir «membre de l'organisation», estimant que cela relèverait «du bon sens», justifiant que cela permettrait de souder les liens de coopération entre toutes les îles de l'Océan indien. Mais la demande française a été vite balayée par les autres États membres, se fondant sur la nature juridique de cette organisation intergouvernementale créée il y a plus de 40 ans.

L'officier permanent de liaison (Opl) des Comores auprès de la COI, Imam Abdillah, représentant le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal, a d'abord reconnu que la demande d'intégration de Mayotte à la Commission, a été bel est bien évoquée à huis clos en marge du Conseil des ministres. Mais, les pays membres ont «à l'unanimité» jugé nécessaire que le dossier soit traité «en bilatéral» par les deux pays en conflit territorial. «Le Conseil des ministres qui est l'organe suprême de l'organisation a tranché sur son incapacité de discuter des questions politiques et diplomatiques en lien avec un différend territorial entre les Etats membres», a-t-il indiqué, ajoutant que le Conseil a fini par demander aux deux pays concernés à trouver des compromis sur ce contentieux dans le cadre de discussions directes. «D'un commun accord, les Etats ont décidé à l'unanimité de renvoyer ces questions dans le cadre bilatéral entre les Etats concernés», a encore expliqué Imam Abdillah.

Une demande qui remonte à 2007

La demande d'intégration de Mayotte au sein de la COI est un secret de polichinelle qui tire ses sources depuis 2007 avant même le référendum de mai 2009 sur la départementalisation de l'ile. L'ancienne ministre française des Outre-Mer, Annick Girardin, en avait même évoqué «une possibilité» à l'époque avant de reconnaître l'impossibilité face au mur juridique qui empêche toute éventuelle intégration de l'île occupée dans le giron de l'organisation régionale. Imam Abdillah en a même rappelé les nombreux obstacles juridico-historiques qui poussent les pays membres de la COI à rester droits dans leur position depuis plus de trois décennies. «En 1986, les protocoles d'adhésion des deux Etats qui ont rejoint les trois pays fondateurs de la COI délimitent avec précision la zone de coopération à travers laquelle les pays seront représentés», a-t-il rappelé, en allusion à l'Union des Comores reconnue à l'époque comme membre en tant qu'archipel composé de quatre îles et la France intégrée à la même période en tant que représentante «uniquement» de l'île de La Réunion.


Un fait historique évoqué lors du huis clos. «Sur la base de cette décision, la COI n'a pas la capacité de décider en instance sur la participation de Mayotte dans les activités de la COI sous une autre bannière que celle du droit. Et les Comores sont prêtes à faire valoir les intérêts de toutes les îles de l'archipel en toute légitimité», a encore indiqué le chef de la délégation comorienne. «Donc, l'île comorienne de Mayotte bénéficiera de jure et de facto de l'action portée par la COI le jour où l'Union des Comores exercera pleinement sa souveraineté sur cette île telle que prévue par la constitution comorienne», ajoute Imam Abdillah.Pour lui, la Commission de l'Océan indien devrait plutôt encourager les mécanismes régionaux qui permettront de faire face et de régler des défis communs pour mieux conforter le rêve indiaocéanique. «Notre région fait face à plusieurs enjeux. Et la COI, de part sa mission, doit continuer à promouvoir la solidarité en capitalisant sur les sujets qui nous rassemblent», a-t-il conseillé, ajoutant que cela devrait se faire «dans le respect des intérêts largement partagés par ses Etats membres afin de garantir la sérénité et le bon voisinage dans cette partie du monde».
En marge de ce 38ème Conseil des ministres, divers sujets ont été évoqués notamment la succession de l'actuel secrétaire général de la Commission de l'Océan indien,Vêlayoudom Marimoutou, dont le mandat prend fin le 16 juillet prochain. La ministre malgache des Affaires étrangères a évoqué une possible candidature de la Grande Île sans donner plus de précisions.


Les membres du Conseil ont également examiné une requête introduite par la délégation comorienne au sujet des évènements climatiques extrêmes qui frappent l'archipel. A la suite des inondations ayant frappé les Comores, «la partie comorienne a proposé la mise en place d’un fonds de contingence d'urgence, en lien avec les financements des partenaires et membres observateurs» et que la proposition en question «a été actée par le Conseil, dans sa décision 10 du relevé», selon toujours Imam Abdillah.

«La demande d'intégration de Mayotte au sein de la COI est un secret de polichinelle qui tire ses sources depuis 2007 avant même le référendum de mai 2009 sur la départementalisation de l'ile. L'ancien ministre français des Outre-Mer, Annick Girardin, en avait même évoqué "une possibilité" à l'époque avant de reconnaître l'impossibilité face au mur juridique qui empêche toute éventuelle intégration de l'île occupée dans le giron de l'organisation régionale».

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