La présidente de la République fédérale d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, a clôturé les travaux de deux jours de la consultation des femmes leaders sur la masculinité positive le mardi 31 octobre. La cérémonie s’est tenue en présence du président de l’Union des Comores et président en exercice de l’Union Africaine (Ua), de l’ancienne présidente du Liberia, de l’ancienne présidente de Maurice, des membres du gouvernement comorien et de nombreuses femmes leaders africaines. La présidente de l’Éthiopie a salué les efforts des femmes comoriennes ainsi que la contribution des participantes des différents pays africains au succès de cette conférence.
À côté de l’homme, et non derrière
« Je salue les résultats obtenus lors de cette conférence. En voyant la qualité et l’engagement de ces femmes infatigables, combattantes et des jeunes qui prendront le relais, je ne suis pas surprise par ces résultats», a déclaré la première femme présidente d’Éthiopie. Elle a rejeté le dicton qui place la femme derrière l’homme en disant : «J’ai toujours protesté contre l’affirmation selon laquelle derrière chaque homme qui réussit, il y a une femme. Pour ma part, je n’accepte pas cela, je dis qu’à côté d’un homme qui réussit, il y a une femme. » Selon elle, les femmes ne doivent pas être reléguées en arrière, mais elles doivent être aux côtés des hommes. «Les femmes doivent siéger à la table où les décisions sont prises, à la table des négociations, et leur point de vue doit être pris en compte. Personne ne peut parler à la place des femmes. Je ne veux pas que quelqu’un parle en mon nom, et je crois que c’est également le cas pour nous toutes », a-t-elle affirmé. Elle a appelé à la solidarité des femmes pour qu’elles retrouvent leur place aux plus hautes instances décisionnelles.
Une priorité absolue
Les femmes leaders africaines ont appellé les dirigeants du continent à se mobiliser pour soutenir la cause des femmes. L’ambassadrice Chaharizadi Assoumany a lu la déclaration des résultats obtenus lors des travaux. Elle a demandé «d’encourager le retour de l’éducation familiale informelle axée sur l’inculcation de valeurs positives et de s’engager en faveur de la création d’un avenir plus prometteur pour les générations futures » et de « favoriser la participation et la représentation politique des femmes au sein des sociétés traditionnelles». Elle a également plaidé en faveur de «l’institutionnalisation de l’inclusion financière et économique des femmes comme stratégie d’autonomisation, la mobilisation de ressources pour investir dans la lutte contre les violences basées sur le genre, et la création d’une institution de financement dédiée aux femmes».
En outre, la diplomate comorienne a recommandé «l’élaboration d’une convention sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, dont le préambule intègre la perspective de l’Ua sur la masculinité positive, ainsi que la priorisation de la collecte et de l’analyse de données dans la prévention des violences envers les femmes et les filles grâce au renforcement des partenariats publics-privés».Pour finir, Chaharizadi Assoumany a plaidé en faveur de la levée des sanctions contre le Niger et les autres pays africains secoués par des putschs, car ces sanctions affectent injustement les femmes.