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3ème édition du Prix Saminiya Bounou I Les journalistes voués à l’égalité en 2025 honorés et récompensés

3ème édition du Prix Saminiya Bounou I Les journalistes voués à l’égalité en 2025 honorés et récompensés

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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La troisième édition du prix Saminiya Bounou a récompensé les meilleures productions journalistiques consacrées au genre et à la jeunesse. Une cérémonie marquée par des hommages, un engagement renouvelé et la mise en avant de journalistes déterminés à promouvoir l’égalité dans les médias.

 

La troisième édition du Prix Saminiya Bounou s’est tenue le jeudi 4 décembre au New select, consacrant les journalistes qui se sont distingués par la qualité de leurs productions sur les thématiques liées au genre et à la jeunesse. Un rendez-vous désormais incontournable, qui vise à encourager un traitement médiatique plus juste, plus responsable et plus inclusif.Créé en mémoire de feue Saminiya Bounou, première femme rédactrice en chef d’Al-watwan et cofondatrice de l’Association des femmes comoriennes de la presse (Afcp), le prix rappelle l’engagement sans faille de cette grande figure pour la promotion de l’égalité des genres dans les médias.

«Une source d’inspiration pour toutes les générations»

La présidente de l’Afcp, Mariata Moussa, a salué «une femme dont le parcours, la détermination et l’éthique demeurent une source d’inspiration pour toutes les générations». Dans son allocution, elle a également insisté sur la nécessité de «préserver cet héritage» et d’encourager davantage de productions journalistiques centrées sur le genre.Cette édition a été marquée par une forte participation mais des exigences élevées : l’Afcp a réceptionné 27 coupures de presse écrite, 17 reportages vidéo, 4 émissions radio, 13 productions jeunes. Après une présélection rigoureuse, seules 15 productions ont été retenues. Aucune production radio n’a été jugée recevable cette année, un point «déploré» par les organisateurs. Les travaux ont été évalués sur 70 points, selon plusieurs critères : pertinence, compréhension des enjeux, rigueur analytique, maîtrise du sujet, originalité, objectivité et qualité journalistique.Les lauréats de l’édition 2025 ont été révélés. Dans la catégorie Presse écrite, le 1er prix revient à Mhoudine Yahaya (Al-watwan) avec une note de 64/70, suivi de Mouayad Salim (La Gazette des Comores) et de Mohamed Ali Nasra, respectivement 2e et 3e prix. Dans la catégorie Audiovisuel, le 1er prix est attribué à Said Halidi Nourou Sitti (Ortc) avec 58/70.


Le 2e prix revient à Ousseni Mahamoud (Ortc) et le 3e prix à Inhadou Ben Ali (Ortc). Enfin, dans la catégorie Jeunesse, le 1er prix est décerné à Kamal Said Abdou (La Gazette des Comores) avec 51/70, suivi de Nourina Abdou Djabar (Al-watwan) pour le 2e prix, et de Houssayni Abdillahi (Al-watwan) pour le 3e prix.
La cérémonie a également été marquée par les prises de parole de plusieurs personnalités nationales et internationales. La directrice nationale de la promotion du genre, Moussa Zoulfati, représentant la ministre, a souligné l’importance des médias dans «la lutte contre les stéréotypes sexistes» et dans «la construction d’une société plus équitable». Le coordinateur du projet Chawiri, Hamza Fassi-Fihri, ancien journaliste, a rappelé que «le métier reste essentiel, parfois ingrat, mais indispensable pour faire avancer les débats dans la société». Quant à Pavlos Evangelidis, chargé d’affaires de l’Union européenne aux Comores, il a salué la participation active de la jeunesse et «le rôle croissant de la masculinité positive», notant que plusieurs lauréats sont des hommes engagés dans ce combat.

«La représentation des femmes et des jeunes dans les médias»

Très émue, Said Halidi Nourou Sitti, lauréate du premier prix audiovisuel, a dédié sa victoire à son équipe de l’Ortc. «C’est une fierté immense. Je suis mère de famille et je connais les difficultés des femmes. Cela ne m’a jamais empêché de travailler dur. Mettre en lumière la lutte des femmes est un devoir quotidien», a-t-elle dit.
De son côté, Mhoudine Yahaya, premier prix de la catégorie Presse écrite, a ainsi exprimé sa gratitude : «Je ne m’y attendais pas, mais dans ce métier, il faut s’attendre à tout. Je rends hommage à Saminiya Bounou. J’encourage les jeunes à s’investir pleinement dans ce noble métier.» La présidente de la Cndhl, Sittou Raghadat Mohamed, a rappelé que «les droits des femmes sont des droits humains». Elle a appelé à «unir les forces des institutions, journalistes et organisations pour renforcer la représentation des femmes et des jeunes dans les médias».Tous les intervenants ont insisté sur l’importance d’un journalisme de solutions, capable non seulement de dénoncer les inégalités, mais aussi de proposer des pistes de changement. Les lauréats sont repartis avec une reconnaissance, mais aussi, comme l’ont rappelé les partenaires internationaux, avec «une responsabilité accrue»: celle de continuer à influencer positivement leur environnement.

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