La troisième édition du “Spatium event” s’est tenue vendredi 23 septembre dernier au restaurant New Select à Moroni. Le secrétaire général de l’union des chambres de commerce Djamil Boinali, l’ancien président de l’Uccia, Fahmy Thabit, ont pris part à cet événement qui consistait à débattre sur “l’identité architecturale des Comores”.
Des discussions autour de trois problématiques
Selon le président de Spatium Mhadji Issa Fahmi, “le choix de ce thème pour l’édition de cette année, vient du fait que l’identité architecturale comorienne existe et n’existe pas à la fois. Ceci dit, il faut beaucoup fouiller pour voir son existence ; et donc n’est pas claire”. Et de poursuivre : “c’est pour cette raison que j’ai fait appel à des collègues pour soulever le débat et espérer que d’ici naisse la création de cette identité, la ratifier et bien l’exprimer. On peut s’appuyer sur le passé, l’architecture de l’Afrique de l’Est comme celle du Zanzibar, tout comme l’on peut se référer sur la coloniale, la contemporaine et tout”.
Des séances de présentation et de discussions autour de trois problématiques liées au thème ont suivies la présentation des missions du Spatium Sarl. C’est une entité transdisciplinaire d’étude et d’assistance en conception et en réalisation d’espace et de structure (aménagement, design, paysage, ingénierie et architecture). Il s’agit d’une présentation des différentes vagues architecturales aux Comores, présentée par l’architecte décorateur qui a conçu le musée national Naguib Abdallah Ali Tabib. Une autre sur l’état actuel de l’architecture aux Comores par l’architecte de formation Zainaba Mohamed Rachid.
Et une dernière sur les perspectives d’avenir de l’architecture nationale et la proposition d’une création au renforcement de son identité par un autre architecte Comorien Djaé Chaher. Le concepteur du musée national Naguib Abdallah Ali Tabib a fait savoir qu’au tout début, aux Comores, “on retrouvait des cases en pailles, et en feuilles de cocotiers tressées. Au fil du temps, on construisait avec du bois. Puis vinrent les temps des maisons en tôle et aujourd’hui avec les maisons en dure”.
Il indiquera que dans tout ça, l’identité architecturale du pays était restée le même :”les maisons comportaient toujours un salon, deux chambres, une cuisine un peu loin des chambres et deux toilettes. Mais à la différence des toilettes, la cuisine était couverte. Et que d’un point de vue sociale, elles comportent toujours deux entrées : la principale, réservée aux hommes et celle de derrière, pour les enfants, les voisines”.
Au cours de la séance, plusieurs problématiques ont été également soulevées notamment la non-réglementation du métier d’architecte évoquée par Zainaba Mohamed Rachid selon qui, “ici, les professionnels du bâtiment se prennent pour des architectes et ont tendance à faire une confusion entre faire un plan et être architecte. Ce sont deux professions qui se complètent mais il est illégal que l’un se permette de faire le travail de l’autre”.Elle fera appel aux autorités concernées et compétentes pour voir comme professionnaliser et réglementer le métier d’architecte.