La 43è Conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a été ouverte le jeudi 30 octobre à Samarcande, en Ouzbékistan. Plusieurs personnalités locales et étrangères ont pris part à cet évènement dont la fermeture est prévue le 13 novembre prochain.
Pour les Comores, c’est la ministre du Genre qui représente son collègue de l’Education nationale à cet évènement. Fatima Ahamada a, dans son discours prononcé le 1er novembre à l’occasion, tenu à saluer l’accueil chaleureux du peuple ouzbek, avant de rendre hommage à l’histoire et à la symbolique de Samarcande, « une ville que les amoureux du savoir, de l’art et de la culture ont tant célébré et vénéré ».

Soutien à la nouvelle direction de l’Unesco

La ministre comorienne du Genre a saisi ainsi l’occasion pour féliciter Khondker Mohammad Talha, ambassadeur du Bangladesh à l’Unesco, pour son élection en tant que président de la 43è session. Elle saluera également le travail de ses prédécesseurs, Simona-Mirela Miculescu, présidente de la 42e session, et Vera El Khoury Laqueuille, présidente du Conseil exécutif.Fatima Ahamada a également rendu un vibrant hommage à Audrey Azoulay, directrice générale sortante de l’Unesco, pour « son leadership éclairé et son intérêt constant pour l’Afrique».La ministre a enfin salué l’élection de Khaled El-Anany, nouveau directeur général, «deuxième Africain et premier Arabe à accéder à cette fonction». «Cette nomination illustre, selon elle, «l’universalité de l’Unesco, maison de tous les humains». Elle ajoute : «Les Comores apporteront leur plein soutien à la nouvelle direction».Revenant sur les priorités nationales, Fatima Ahamada a rappelé que le président Azali Assoumani a fait de l’Education une priorité nationale. Dans ce cadre, les assises nationales de la transformation de l’éducation (Ante) ont été organisées en août 2025. Cette initiative repose, selon la porte-parole du gouvernement comorien, sur une approche participative, incluant non seulement les décideurs et les experts, mais aussi les citoyens, «porteurs d’un savoir du quotidien et d’une expérience vécue qu’il faut valoriser».

Appel à la paix et à la solidarité internationale

Fatima Ahamada a rappelé les conclusions de ces assises nourries par le Plan sectoriel de l’éducation 2024-2030, axé sur les apprentissages fondamentaux, la formation des enseignants, l’équité territoriale et la transparence du suivi-évaluation.Pour la ministre, cette démarche s’inscrit «dans les agendas mondiaux et dans la trajectoire du Plan Comores Émergent (Pce)», en cohérence avec les Objectifs de développement durable (Odd). Sur le plan culturel, la ministre a rappelé le dépôt du dossier de candidature des médinas des anciens sultanats comoriens à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, effectué par le président Azali Assoumani lui-même, le 11 février 2025 à Paris. Ce dossier, a-t-elle expliqué, témoigne de la richesse architecturale et historique des Comores, «fruit des échanges entre la civilisation swahilie, le monde arabe et l’Océan indien». «Une telle reconnaissance ouvrirait de nouvelles perspectives de développement local, notamment pour les femmes, les jeunes et l’emploi», a-t-elle plaidé, appelant les États membres à soutenir cette candidature.

Fatima Ahamada a profité de cette occasion pour dénoncer les violences en cours dans la bande de Gaza, qu’elle a qualifiées de «génocide perpétré au su et au vu de tous». Elle a incité la communauté internationale à « protéger les civils, respecter le droit international humanitaire et préserver les infrastructures éducatives et culturelles ». La ministre ajoute : « Là où l’éducation est détruite, c’est l’espoir des générations futures qui s’éteint», a-t-elle regretté, rappelant que l’Unesco a pour mission d’empêcher la guerre. Les Comores ont réaffirmé « la reconnaissance de l’État de Palestine et le droit des peuples à l’autodétermination », et ont salué les pays qui ont récemment pris des mesures en ce sens.

Fatima Ahamada a souligné la nécessité de renforcer la coopération internationale, notamment par la coopération Sud-Sud et triangulaire, pour faire face aux défis mondiaux. «Dans ce contexte de fragmentations et de tensions, il est essentiel de repenser le rôle de l’Unesco dans la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir et dans la promotion d’une culture de paix durable », a-t-elle insisté. La ministre a tenu à confirmer l’attachement des Comores aux valeurs fondatrices de l’Unesco, à savoir « la paix, la solidarité, l’innovation et la coopération au service de l’éducation, de la science et de la culture».