logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

44 ans après la mort du président Ali Soilihi I Les Soilihistes proposent une refonte du grand-mariage

44 ans après la mort du président Ali Soilihi I Les Soilihistes proposent une refonte du grand-mariage

Société | -   Nassila Ben Ali

image article une
Reprenant un des slogans du président Ali Soilihi, à savoir, “Ye tarehi ndo hakimu (l’histoire est le seul juge)”, le notaire Mohamed Athoumane, notable de la région de Hambu, a rassuré que les générations futures commémoreront toujours la disparition du Mongozi, car les actions engagées par ce dernier sont passées à la postérité, avec les Mudiria devenus aujourd’hui des collèges d’enseignement, entre autres choses. Pour Mze Mohamed, Ali Soilihi est mort en martyr car ses combats contre la famine, la pauvreté et l’ignorance, mais également la sorcellerie et l’animisme, étaient avant tout guidés par la foi avant de se transformer en idéologie politique et en défis économiques et sociaux.

 

44 ans déjà après la mort du président Ali Soilihi. Tous les ans, la ville de Shuani et les proches du regretté commémorent la disparition de “Mongozi” Ali Soilihi, chef du régime révolutionnaire, assassiné le 29 mai 1978 par le mercenaire Bob Denard. Cette année, la cérémonie a eu lieu le dimanche au Foyer Papa Djo, en présence de plusieurs personnalités, notamment le ministre premier, Bianrifi Tarmidhi, assurant l’intérim du chef de l’Etat en déplacement à l’étranger.

Perpétuer la mémoire du Mongozi

A l’occasion, Mze Mohamed, un des anciens collaborateurs de l’ancien président, a rendu un hommage appuyé au regretté. Pour Fundi Mze, Ali Soilihi est mort en martyr. “Le président Ali Soilihi a livré un combat acharné contre l’animisme et la sorcellerie, contre le “Shirk” (autrement dit le fait d’associer à Allah, le Dieu unique, d’autres dieux ou d’autres puissances ou divinités, leur accordant ainsi l’adoration qui n’est due qu’à Allah seul). Il a lutté contre l’ignorance en misant sur l’éducation, mais également contre la corruption et les vols. Il a défendu l’islam et ses principes contrairement à d’autres. C’est ainsi que je me permets de dire qu’il est mort en martyr”, a-t-il insisté.


Faisant un bref historique de la vie du président Ali Soilihi, Mze Mohamed rappellera que l’ancien révolutionnaire est issu des familles nobles de Shuani dans le Hambu, de Ntsudjini dans la région d’Itsandra et de Mohoro dans le Mbadjini. “C’est ainsi qu’il a su imposer ses idées, parce qu’il avait du sang noble qui coulait dans ses veines”, a-t-il expliqué. Fundi Mze a raconté qu’Ali Soilihi a mis en place vers 1959 les maisons de coopérative et les mutuelles. Il créa avec le prince Saïd Ibrahim le parti Umma.
“Mais après l’accession des Comores à l’indépendance, Ali Soilihi prend le pouvoir de force et explique qu’une indépendance prise unilatéralement ne peut pas être gouvernée avec les pouvoir traditionnelles de Anda na mila (les us et coutumes)”, a poursuivi Fundi Mze, soulignant que l’objectif était de lutter contre la famine, l’ignorance et la pauvreté. “Ainsi, Mongozi a mis l’accent sur l’Agriculture et l’éducation”, a-t-il rappelé précisant qu’Ali Soilihi n’est pas mort “car ses bonnes œuvres continueront à parler toujours de lui”.

Changer de paradigme pour faire avancer le pays

Fundi Mze saisira l’occasion pour appeler les autorités, mais surtout la notabilité à revoir la conception du grand mariage car, pour lui, si on continue à le faire (comme on le fait actuellement) le pays n’avancera pas comme le souhaite les hautes autorités de ce pays. “Tous les gouvernants de ce pays ont prôné des politiques pour changer la situation économique du pays. Par exemple, le président Taki a prôné Rehemani, le président Azali a clamé l’émergence. Mais si les mentalités coutumières ne changent pas, la situation économique de ce pays ne changera jamais”, a-t-il expliqué.

 

Idem pour Fundi Ahamada Ali qui a appelé à une grande réflexion sur le changement de comportements. Il reviendra ainsi sur le verset 11 de la sourate Al Ra’d : “(…) En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes (…)” “Il faut changer nos mentalités, notre façon d’agir, il faut aimer ce pays, pour que la situation de ce pays change, pour que la pauvreté quitte ce pays, pour que le bonheur s’enracine dans nos foyers et le pays entier”, a-t-il conseillé.

Un recueillement devant sa tombe

Remerciant l’assistance pour sa présence dans cette cérémonie, au nom de la région de Hambu, le notable Mohamed Athoumane s’est lui aussi attardé sur les réalisations du président Ali Soilihi. Il tiendra à souligner que Mongozi a laissé des traces qui font que la date de sa disparition sera toujours commémorée par les générations futures qui voient actuellement ce qu’il fait. “Ye tarehi ndo hakimu (seule l’histoire est le seul juge)”, rapporte l’orateur pour rappeler le slogan favori d’Ali Soilihi et qui reste toujours d’actualité aujourd’hui selon Mohamed Athoumane. Ce dernier appelle aussi la population à garder espoir et agir pour le bien du pays. A la fin de la cérémonie, la plus grande partie de l’assistance a suivi la fille du Mongozi et sa veuve pour un recueillement devant sa tombe.

 

 

Fundi Mze saisira l’occasion pour appeler les autorités, mais surtout la notabilité à revoir le mariage car, pour lui, si on continue à le faire (comme on le fait actuellement) le pays n’avancera pas comme le souhaite les gouvernants de ce pays. “Tous les gouvernants de ce pays ont prôné des politiques pour changer la situation économique du pays. Par exemple, le président Taki a prôné Rehemani, le président Azali a clamé l’émergence. Mais si les mentalités coutumières ne changent pas, la situation économique de ce pays ne changera jamais”, a-t-il expliqué.

Commentaires