C’est devant une foule immense mais pas des très engouée que s’est déroulée la célébration du 49e anniversaire de l’indépendance des Comores à la place de l’Indépendance de Moroni. Bien qu’à partir de 5h45 les invités commencèrent à affluer la place, élégamment et traditionnellement habillés pour certains, l’atmosphère festive n’était pas du tout au rendez-vous. Les cris d’encouragements qui retentissent habituellement pendant le défilé militaire ont cédé la place à un grand silence, qui ne s’est brisé que pendant le passage du détachement militaire de la Douane comorienne, parmi eux, un homme de petite taille.
Trois langues, anglais, français et arabe ont dominé l’animation de la fête de l’Indépendance des Comores sans le Shikomori. Même s’il y a eu un discours en langue nationale du président de la République, cela n’a pas suffi à calmer une grande partie de l’assistance qui ne comprenait pas les langues étrangères. Ce qui a irrité l’assistance, surtout les notables qui se demandaient entre eux, s’il s’agit seulement de célébrer l’indépendance sans pour autant la promouvoir.
Vers 08h45, le chef suprême des armées, Azali Assoumani, a procédé à la revue des troupes militaires aux côtés du chef d’état-major, le général de brigade Youssouf Idjihadi. S’en est suivi la lecture de quelques versets du saint-Coran par un jeune mahorais. Le grand mufti de la République, Aboubacar Saïd Abdillah, a dit espérer que pour la célébration des 50 ans de l’Indépendance, l’île de Mayotte sera présente.
Absence du shikomori dans l’animation
La célébration de cette année a été surtout marquée par la présence du président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, lequel est élevé au grade de «Commandeur de l’ordre du croissant des Comores». Le directeur général de l’Asecna, Moussa Mohamed, un des invités de marque, a été lui aussi promu «Officier de l’ordre de croissant vert» pour leurs services rendus à la nation.
Interrogé quant à l’ambiance de la fête nationale, Ahamada Salim, un des notables présents à la place de l’Indépendance, a déploré le manque de personnalité de l’opposition. La journée du 6 juillet semble perdre, selon lui, sa valeur. «On croirait assister à une fête privée du parti au pouvoir alors qu’il s’agit de célébrer la souveraineté du pays. D’où j’étais assis, je n’ai vu aucune figure de l’opposition, je peux me tromper», a-t-il indiqué. Et de poursuivre : «Pire encore, pendant notre fête nationale, seules les langues étrangères ont été utilisées. Je trouve que ce n’est pas l’image digne d’un pays indépendant».
Pour sa part, la ministre de la promotion du Genre, il s’agit d’une date très importante pour tous les Comoriens. «Et cette année, on a accordé une attention à la place de la femme. On était ici, on s’est battu pour l’égalité homme-femme et aujourd’hui, on a une femme à la tête dudit ministère. Comme vous l’avez vu, les femmes ont été bonnement représentées dans le défilé militaire. Elles occupent différentes hautes fonctions», estime la ministre Fatima Ahamada.
Dans son allocution, le chef de l’Etat a appelé à l’union de toutes les couches sociales. Par rapport à cela, la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés aux Comores, Sittou Raghadatou Mohamed, a fait savoir que «le chef de l’Etat a toujours appelé à la réconciliation, à la paix, à la solidarité, pour construire notre pays et aujourd’hui c’est la énième fois et je pense que les Comoriens vont y réfléchir, peser le pour et le contre en faveur de notre pays». Selon elle, il y avait du monde et la fête s’est poursuivie malgré quelques perturbations, notamment, l’effondrement de la tribune officielle juste avant l’installation du président Azali Assoumani.