logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Aïd El-Kabir : Le procès s’est achevé hier matin

Aïd El-Kabir : Le procès s’est achevé hier matin

Société | -   Mariata Moussa

image article une
Après la mobilisation en masse avant-hier, l’audience a repris hier matin dans une relative discrétion. Devant le juge, les trois prévenus issus de la localité de Shomoni-ya-Washili ont reconnu avoir désobéi à la décision du muftorat et ont demandé pardon.

 

Le procès engagé contre les dissidents de l’Aïd El-Kabir a repris et pris fin hier, mercredi 6 septembre, par la comparution d’Ismaila Ali Mwegarie, Saïd Ahamada et Soufiane Soulé, tous les trois issus de la localité de Shomoni-ya-Washili. S’agissant du même dossier , l’affaire est mise en délibéré pour le samedi prochain.  

 


Lire aussi : "Dissidents" de l’Aïd el Kabir : Le verdict attendu ce samedi


Poursuivis devant le tribunal de flagrant délit, les trois prévenus ont reconnu les faits reprochés et ont demandé pardon au tribunal pour avoir désobéi à la décision du Muftorat, contrairement à ceux qui devant le juge ont invoqué des versets de Coran pour soutenir leur argumentation. La grande foule du mercredi, n’était pas  au rendez lors de l’audience d’hier matin qui s’est déroulée dans une relative discrétion.
Selon le principal prévenu, Ismaila Ali Mwegarie, qui s’est présenté en tant qu’imam, cette  prière ne s’est pas déroulée à la grande mosquée de vendredi, mais plutôt dans un lieu en dehors du village.

 

C’est à cet endroit où depuis cinq ans nous célébrons la prière de l’Aîd, comme le faisait le prophète,

 

a-t-il argué. Ce petit détail soutenu par le prévenu n’a pas échappé au ministère public. Lors de son intervention, le procureur de la République, Hamidou Ali Mohamed, a déclaré que ces trois individus traduits devant la justice se sont constitués en marginaux qui n’ont pas voulu faire la prière au même endroit que tout le monde,  et ce faisant ont défié  les règles imposées par les autorités. En outre,  le chef du parquet de la République a ajouté que l’Etat ne tolère pas les comportements qui peuvent semer la zizanie dans le pays et a demandé que le tribunal leur inflige «une sanction qui sera exemplaire».

 

Nous demandons six mois d’emprisonnement, dont deux mois fermes, contre Ismaila Ali Mwegarie et Saïd Ahamada, respectivement imam et hatub.

 

Quant à Soufiane Soulé, le ministère public a requis, contre lui, cinq mois d’emprisonnement, dont un mois ferme. Quant à la défense, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid a soutenu que ses clients ont coopéré avec la justice et a demandé une peine sursitaire. A son tour, dans une parfaite incohérence, son confrère Me Saïd Issa plaide l’inconstitutionnalité de l’article 2 visé par le parquet et demande la clémence du tribunal.

«C’est la première fois qu’ils ont été traduits devant la justice et ils ont cru bien agir». Au terme de son intervention, Me Saïd Issa a demandé la levée du mandat de dépôt qui pèse sur ses clients.
Au terme de cette audience, le tribunal a prononcé la relaxe des trois prévenus issus de la localité de Dimadju-ya-Itsandra, Ngouzo Mfougoulié, Said Ali et Youssouf Mroivili, poursuivis pour les mêmes faits. Selon leur avocat, Me Youssouf M’sa, il a été prouvé devant le tribunal que ces trois prévenus n’avaient pas les capacités religieuses requises pour diriger une prière de l’Aïd. Ils avaient simplement l’habitude de rester à la mosquée toute la matinée du vendredi.


Commentaires