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A propos de l’extradition des deux Malgaches

A propos de l’extradition des deux Malgaches

Société | -

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Al-watwan publie l’intégralité d’un document que nous a fait parvenir hier soir le parquet de la République au sujet de la procédure d’extradition de deux ressortissants malgaches arrêtés le 28 décembre 2021 à Moroni suite à un trafic d’or intercepté à l’Aéroport international Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi).

 

Pierre Stenny et Azaly Failaza Pacheco ont été extradés vers Madagascar, ce mercredi 13 janvier à l’aube. Cette procédure d’extradition entre dans le cadre de l’accord d’entraide judiciaire qui lie la Grande île à l’Union des Comores. Dans une lettre envoyée au ministre de la Justice, la délégation malgache a confirmé qu’ils étaient bien arrivés à Madagascar et que justice sera faite.

 

Madagascar a également assuré à la justice comorienne que les dispositions légales allaient être respectées et qu’une collaboration continue sera maintenue pour faire la lumière complète sur cette affaire de trafic illicite de lingots d’or.Il faut le rappeler, Madagascar a été fortement impactée par ce fléau qui ne cesse de dépouiller la Grande île de ses précieuses ressources. en 2012, Ben Hassan Salimo, ressortissant malgache, était interpellé à l’Aéroport Prince Saïd Ibrahim avec 14 kilos d’or en sa possession.


Deux jours plus tard, deux autres individus en provenance de Madagascar, en escale à Moroni ont été interpellés avec 54 kilos d’or. En 2020, trois individus ont été arrêtés à Johannesburg avec 74kilos d’or malgache. Madagascar estime à 20 tonnes la quantité d’or trafiquée par an pendant que 200 kilos d’or exportés sont déclarés officiellement.


Les enquêtes, aussi bien en 2020 qu’en 2021, ont toujours révélé trois principaux éléments à l’origine de ce trafic : Ben Hassan Halimo, Azaly Failaza Pacheco et Pierre Stenny. Si les deux derniers ont été arrêtés par la gendarmerie comorienne, l’autre est toujours en fuite.Un avis de recherche a été établi à leur encontre par la police judiciaire malgache.


Stenny et Pacheco devront répondre à la justice malgache sur toutes les affaires dans lequel ils ont été cités jusqu’à ce jour. Si le réseau de trafic a été identifié aux Comores, des questions subsistent toujours sur la façon dont l’or sort de Madagascar pour arriver sur les côtes comoriennes. La collaboration entre la justice malgache et la justice comorienne est établie en ce sens.


Il faut reconnaitre que tout a été fait pour que les deux individus ne soient pas extradés. Depuis deux jours, des juristes ont pris d’assaut la toile. Selon eux, extrader les deux ressortissants malgaches n’est pas à envisager.D’autres juristes évoquent, les cours de première année de droit à l’appui, que les conventions entre Etats ont une valeur juridique supérieure au code pénal en vigueur dans le pays.


Pour ces derniers, il est tout à fait normal que pierre Stenny et Azaly Failaza Pacheco soient extradés. «Le juge comorien doit pouvoir se prononcer avant de remettre les prévenus à la justice malgache, sauf à exiger et avoir la garantie que dans le cadre de cette coopération judiciaire», lit-on dans les arguments présentés par un juriste comorien qui précise que les défenseurs de la non-extradition passent à côté de la plaque.

 

Le parquet de la République reste confiant quant à la suite qui sera donnée à la procédure. Les autorités malgaches ont transmis des informations précieuses sur les membres du réseau identifiés à Madagascar. Moroni attend, dans les prochains jours, d’autres informations pour déterminer tous les probables complices de cette affaire qui gangrène depuis 2012.


Les échanges entre les autorités malgaches et les autorités comoriennes ont également portés sur les autres implications de ce trafic d’or, tel le trafic de drogue et l’immigration clandestine.
La préoccupation de la partie comorienne est de sécuriser les frontières et identifier tous les moyens de contrebande mis en œuvre par ce réseau.


Rappelons que l’extradition de Pierre Stenny et Azaly Failaza Pacheco ne signe pas la fin de la procédure d’information ouverte à Moroni le 05 janvier 2022 pour les faits de participation à un groupe criminel organisé , de contrebande , d’intéressé à la fraude et d’abus de fonction et complicité et de corruption qui leur sont reprochés avec d’autres.


La justice comorienne ne souhaite pas uniquement réprimer les personnes impliquées dans ce réseau de trafic d’or. Elle veut surtout démanteler le réseau et l’anéantir. La collaboration judiciaire et le partage d’informations sont utiles pour permettre aux deux pays de renforcer la sécurité aux frontières.

Le Parquet de la République

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