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A quel âge une fille peut-elle se marier ? I «Dans un mariage, il faut le consentement des deux parties»

A quel âge une fille peut-elle se marier ? I «Dans un mariage, il faut le consentement des deux parties»

Société | -

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La religion n’a pas déterminé un âge fixe pour se marier, a déclaré le conseiller du mufti de la République, Ali Hadji. Pourtant, le code de la famille dit que l’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter un mariage. Toutefois, la religion et le code de la famille disent que la fille doit consentir qu’on lui donne un époux.

 

La société comorienne a souvent tendance à pointer du doigt les mariages précoces. C’est-à-dire, les mariages dans lesquels la femme a moins de 18 ans. C’est devenu un délit surtout si cette dernière tombe enceinte. Le mari se voit traiter de tous les noms parce que sa femme porte leur enfant. Cela est dû, au fait que la société comorienne se trouve prise en étau entre la religion musulmane et les lois occidentales.


Le Comorien se trouve parfois perdu, face à cette mixité qui régit cette société aux origines arabo-musulmanes. Tenant compte du fait que les mariages comoriens sont célébrés suivant la religion musulmane, pendant que les règles de vie sont régies par le droit positif, un regard croisé sur l’éligibilité pour la validité du mariage a été fait par Al-watwan qui confronte ce que dit la religion et ce que dit le code de la famille établit le 3 juin 2005. En se référant de la section numéro 01 du Code de la famille portant «Qualités et conditions requises pour la validité du mariage», notamment l’article 14, il est dit que «l’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter un mariage ».

 

Ce qui n’est pas le cas dans la religion. Le conseiller du mufti de la République, Ali Hadji, déclare tout d’abord que «la religion n’a pas déterminé un âge fixe pour se marier. L’âge dépend seulement de quand elle devient femme dès les premières règles». Il illustre ses propos en évoquant le mariage du prophète Muhammad(PSL) avec Aïcha alors que celle-ci n’avait que 9 ans. Il préviendra toutefois que «par contre, la fille doit avoir d’abord vu «ses menstruations», en tenant également compte de sa morphologie, des choses qui peuvent varier d’une enfant à une autre selon son milieu géographique ainsi que sa morphologie», a-t-il formulé en soulignant que l’enfant qui grandit en ville voit ses règles à 9 ans. Alors que celle du village peut aller jusqu’à 15 ans.


Cependant, le conseiller du mufti de la République fait savoir que la religion n’accepte en aucun cas que la fille soit mariée de force : «l’enfant doit avoir consenti à ce qu’on lui donne un époux peu importe son âge. Elle ne doit en aucun cas subir de pression ». Sur ce, point la religion et le code de la famille se retrouvent. Selon toujours cette même section numéro 01, particulièrement le sous-titre numéro 01 étayant «le consentement», l’article 17 indique que «le mariage est valablement formé par le consentement des deux époux dans les conditions admises par le Fiqh».


Pourtant, jusqu’à nos jours, il y a des enfants à qui on impose des maris. Et bien sûr, elles sont dans l’obligation de donner leur aval pour « l’honneur » de la famille. Une jeune fille de 13 ans mariée à un vieux de la même génération que sa grand-mère de près de 60 ans témoigne. « Je n’avais que 13 ans lorsqu’on m’a dit que je devais me marier. Je n’étais pas partante, encore moins prête, connaissant l’élu qu’avait déjà choisi ma grand-mère; mais, je n’avais pas le choix. Ma grand-père est tout ce que j’ai dans bas ce monde. J’ai dû accepter pour son honneur et lui éviter les moqueries des villageois », confie-t-elle ainsi sur cette partie de sa vie, devenue actuellement un souvenir.


En aucun cas, la fille ne doit être mariée de fore

Elle poursuit qu’ «après le grand mariage en 2018, j’étais contrainte de quitter l’école. Je pleurais à chaque fois que je voyais les filles de mon âge rentrer du collège. Je voulais le quitter, ma grand-mère a refusé. Elle me disait qu’elle allait mourir de honte si je le faisais. Donc, j’ai dû supporter ce vieux de plus de 60 ans pendant deux ans. Mais,un jour j’en ai eu assez. Et je l’ai quitté pour reprendre l’école».Par ailleurs, l’article 20 rapporte que «les consentements à mariage doivent être fermes et inconditionnels. Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux époux ou de l’un des deux est nul. Toutefois, il ne peut être attaqué que par les époux ou par celui des deux dont le consentement n’a pas été libre».

Adabi Soilihi Natidja

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