Comment expliquez-vous l’augmentation des cas actifs au choléra à Mwali ?
Depuis le mois de février, nous avons commencé à enregistrer des cas de choléra. Au début, c’était dans la région de Mledjelé surtout dans les localités de Ndrondroni et Wallah2, où nous avons enregistré 80% des cas répertoriés à Mwali. Certains facteurs comme la gestion des ordures, le problème de l’eau, surtout dans les régions où il n’y a pas d’eau potable, faisaient qu’il y avait des difficultés à enrayer la maladie.
Il y a aussi le fait que les patients tardent à se présenter dans les structures sanitaires dès apparition de certains signes. Maintenant, nous avons commencé à enregistrer des cas dans la région de Fomboni. Bandar Salam, Barakani, Miringoni et Djoiezi sont épargnées.
Quels sont les facteurs qui favorisent l’augmentation des cas à Mwali ?
D’abord c’est un problème de sensibilisation. Les intox qui circulent sur les réseaux sociaux font que la population ne croit pas trop en l’impact de l’épidémie dans l’île. Ce qui est très dangereux. On peut également citer le déni de la maladie. Au début, c’était dans la région de Mledjele où la population était résistante.
Il a fallu beaucoup d’efforts de communication et de sensibilisation en impliquant des leaders religieux, politiques et surtout les associations féminines et des jeunes. Nous craignons de nous retrouver dans la même situation qu’à Ndzuani. Jusqu’à présent, nous avons enregistré 510 malades et déplorons 6 décès. C’est énorme. Donc nous devons doubler d’efforts pour combattre ce déni.
Le Ministère de la santé attend faire recours au vaccin anticholérique. Selon vous, les habitants de Mwali l’accepteront-ils?
Je pense bien que la population va bien accepter le vaccin anticholérique. L’histoire a toujours montré que Mwali est toujours champion dans l’acceptation des vaccins, à l’exemple de la vaccination contre le Covid-19, la campagne d’élimination du paludisme et la lutte contre la filariose. Je ne vois pas comment cette fois-ci, par rapport au choléra nos populations seraient contre.
D’ailleurs, des citoyens la réclament déjà. Je suis très confiant par rapport à cette opération, qui va couper rapidement la chaîne de transmission du vitriol cholérique au niveau du pays. Nous avons déjà reçu notre lot de soixante milles doses du vaccin et nous comptons lancer la campagne dès qu’on aura l’autorisation. Nous allons renforcer la sensibilisation pour obtenir des meilleurs résultats.
Bien sûr certaines communautés seront résistantes, mais nous allons déployer quelques astuces pour éviter que ces populations ne soient pas vaccinées. Pour être franc, je pense que nous serons les premiers dans le pays à accepter la vaccination. Et nous ferons le nécessaire être au-dessus de 80%.