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Aboubacar Ahmed I «L’accompagnement de l’État n’est pas encore effectif»

Aboubacar Ahmed I «L’accompagnement de l’État n’est pas encore effectif»

Société | -   Nazir Nazi

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Le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani regarde l’avenir avec optimisme en raison, selon lui, de la volonté de ses administrés d’accompagner les actions déjà engagées. Gestion des ordures, amélioration du cadre de vie de l’hôpital pôle de Mitsamihuli, soutien aux agriculteurs, Aboubacar Ahmed concentre, cette fois, sa réflexion sur un projet qui lui tient à cœur à savoir la construction de l’hôtel de ville. Entretien.

 

Quel est votre sentiment, un an après votre élection à la tête de la mairie ?

Je suis optimiste pour l’avenir de ma commune et pour l’avenir du pays et ce pour deux raisons. D’une part, au niveau de ma commune, toutes les localités manifestent une volonté de m’accompagner à travers les projets défendus lors des élections. D’autre part, les avis de mes compatriotes sont positifs. Ils constatent que la situation actuelle est bien meilleure qu’avant. J’espère voir l’avenir encore meilleur que le présent. Ce qui laisse penser que les efforts déployés par les mairies seront à l’avenir reconnus.

Quelles sont vos grandes priorités pour la municipalité ?

Cela fait déjà une année que nous disposons d’une police municipale opérationnelle. À notre arrivé à la tête de cette mairie, nous avions constaté que les écoles primaires publiques de Fasi et de Mwembwabwani avaient fermé les portes. Aujourd’hui, celle de Fasi fonctionne et l’autre ouvrira les portes à la prochaine rentrée scolaire.

Nous ne cessons d’accompagner l’Hôpital pôle de Mitsamihuli en dotant les chambres des malades de ventilateurs, de l’oxygène, du gel hydro alcoolique, et cache-nez. Et l’une de mes grandes priorités est le ramassage des ordures dans ma commune. Nous venons de lancer un chantier d’extension du marché de la capitale du nord. Et sachez également que les salariés de la mairie sont passés de huit à trente payés par virement bancaire alors que les huit étaient payés de la main à la mains.

Justement, la gestion des déchets est devenue problématique dans les grandes villes du pays, que proposez-vous concrètement ?

La gestion des déchets était inexistante. Cette fois-ci, elle est au rendez-vous dans toutes les six localités. Avant nous, le ramassage s’effectuait uniquement dans la ville de Mitsamihuli. Le ramassage des ordures est à l’heure actuelle effectif dans la commune, dans sa totalité. Nous avons acheté cinq camions-bennes qui peuvent se faufiler même à travers les ruelles.

Et puis, la population nous accompagne dans la mesure où aucun citoyen ne fait sortir les poubelles de chez lui que durant les trois jours de la semaine destinés au ramassage: mardi, jeudi et dimanche avec nos douze agents de la voirie, dont deux sur les trottoirs et dix sur les camions-bennes. Et chacun surveille son prochain pour enrayer les manoeuvres de dépôts sauvages.

On dit souvent que les communes sont devenues des coquilles vides. Comment faire, d’après vous, pour les mettre au cœur du développement du pays ?

Effectivement, il est généralement pénible de procéder à de gros investissements. L’accompagnement de l’État n’est pas encore effectif. La loi des finances avait prévu une dotation de 5 millions à chaque commune. Nous sommes presque à la fin de l’année et nous n’avons pas encore encaissé cette somme. Nous souhaitons l’appui financier de l’État pour que la création d’emplois s’intensifie dans nos communes.

Alors, comment comptez-vous financer le projet d’extension du marché que vous venez d’évoquer ?

A travers la loi sur la décentralisation, nous avons créé des recettes permises. tel est le cas des taxes sur les ordures ménagères et celui au sein du marché de Mitsamihuli. Ce chantier devrait initialement durer trois mois. Comme il s’agit de fonds propres et comme les banques refusent pas nos demandes de prêt, nous progressons doucement mais sûrement.

Parce que nous sommes une institution. Même si nos demandes de prêt sont rejetées par les banques, nous n’allons pas baisser les bras. Justement parce que nous sommes ici pour relever des défis. Nous espérons voir l’esprit des banques changer afin de pouvoir accompagner les mairies. Parce que l’émergence de nos communes est synonyme d’un pays émergent. Nous appelons le ministère des Finances à mettre en place un mécanisme pouvant faciliter nos prêts bancaires.

Des agriculteurs de votre commune ont bénéficié d’un appui financier. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, il s’agit d’un projet de 11,6 millions de francs comoriens. Notre mairie a obtenu cette subvention à travers l’Ong Maecha. Il est question d’accompagner les agriculteurs en semences. Nous avons sensibilisé et responsabilisé quatre-vingt-huit agriculteurs qui ont reçu cent treize mille francs chacun. Des visites préalables ont été effectuées et d’autres sont prévues afin de faire un bilan en fin de parcours.

Avez-vous déjà un projet que vous comptez lancer après l’extension du marché ?

Nous avons un projet qui nous tient à cœur. Il s’agit de la construction d’un l’hôtel de ville digne de notre commune. Un défi majeur mais possible à cause de notre esprit d’équipe. Et sachez que notre plan de développement communal est déjà conçu, mais il reste les accompagnements et le soutiende tout un chacun.

Un message particulier ?

J’appelle à l’unité dans notre commune. Et il n’y aura plus de miracle : ce pays doit être bâti par nous. Pensons désormais à l’unité nationale pour l’intérêt de ce pays. Je reste convaincu que tout est possible en allant dans ce sens.

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