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Accession du président Azali à la tête de l’Union africaine I «Un honneur pour tous les Comoriens»

Accession du président Azali à la tête de l’Union africaine I «Un honneur pour tous les Comoriens»

Société | -

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Atterri à bord de son jet privé à 17h au lieu de 16h00 comme cela a été programmé, le président en exercice de l’Union africaine, fraîchement désigné, a été accueilli comme un « Roi » à l’Aéroport Moroni Prince Said Ibrahim. Au total, selon les estimations du protocole, «plus de 6.000 personnes» ont été au rendez-vous. Il s’agit de l’ensemble des membres du gouvernement, des ambassadeurs comoriens accrédités à l’étranger, des députés, des préfets et des maires, ainsi qu’un foule composée de notables, de femmes et de jeunes venus de différentes régions.

 

Des banderoles, beaucoup de banderoles sont accrochés depuis la ville d’Itsandra jusqu’à Hahaya. Une foule couvre la ville et les voitures garées tout au long de cette route ne permettent pas d’admirer le beau paysage. Des citadins tout comme les villageois, chacun est prêt à accueillir le président de l’Union des Comores, aujourd’hui président de l’Ua. Toute personne est sur son « 31 » avec sa plus belle tenue, les tenues traditionnelles précisément, munie de deux drapeaux, celui de l’Union africaine et des Comores. Pour la première fois de l’histoire, l’aéroport n’avait plus de parking, le peu de place disponible était réservé aux diplomates ainsi qu’aux véhicules gouvernementaux.


Le reste était occupé par des hommes, des femmes, des enfants, des personnes âgées, entre autres. C’est à bord d’un avion spécial, que le président Azali Assoumani est arrivé aux Comores. Après les hommages militaires, et les salutations des officielles, le président a fait le tour l’aérogare de Hahaya pour saluer la foule, venue des différents coins de l’archipel pour l’accueillir.

«Bienvenue Rais Azali»

À l’entrée de l’aéroport, les chants résonnaient, plusieurs groupes de différents villages étaient présents, chaque groupe mettaient le paquet pour réaliser la meilleure présentation. Du Sambe, du Tari des jeunes filles et des femmes adultes. Les femmes criaient toute leur joie, «Que Dieu préserve l’enfant Azali», disent-elles. Chaque groupe avait un mot tagué sur son banderole, on pouvait lire, «Mirontsy Anjouan vous souhaite bonheur et succès», «Mkazi soutient la vision du président», ou «Les jeunes partisans de Daniel Bandar et Nour El-Fath souhaitent la bienvenue au président de l’UA Azali». Les éloges coulaient à flot, Azali est appelé le «Roi» au milieu de cette grande joie car ils n’avaient jamais pensé à voir leur pays à la tête des Etats membres de l’Union africaine. Un rêve qui se réalise après 47 ans d’indépendance.

Une organisation panachée

Comme à l’accoutumée, les Comoriens sont connus pour leur défaut de mauvaise organisation. La foule citée était présente à l’aéroport depuis 9 heures du matin. Ces personnes venues de différents villes et villages de Ngazidja étaient exposées au soleil. On apercevait des vieux et des vieilles, certains somnolaient sur le gazon de l’aéroport, sous les arbres ou sur les terrasses des bâtiments à la recherche d’un abri.De l’autre côté, certains journalistes, ne disposant pas de badges, étaient bousculés, sans un moyen d’accès ni une place convenable pour mieux exercer leur travail. Ceci a fait l’objet d’une altercation entre le journaliste de la Radio Nuktwa FM, Faisoil Soule, et un gendarme. Et après de longues heures d’attente, vers le coup de 16h45, un vieil homme a fait un malaise. Le service de la sécurité civile présent à l’aéroport l’a vite pris en charge.

Après la cérémonie [voir page 3], Al-watwan a recueilli les témoignages des membres du gouvernement, de l’Assemblée nationale, des maires et de la population. Le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saide, a d’abord annoncé que «l’élection du président Azali Assoumani en tant que président de l’Union africaine ne vient pas du hasard. C’est le résultat d’un combat de longue date. Il a été toujours présent aux grands rendez-vous de l’organisation panafricaine. Il été présent lors de la création de l’Union africaine en 2002 et il était présent lors de la proposition de la mise en place de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Aujourd’hui, nous récoltons les fruits de ce qu’il a semé depuis qu’il occupe la présidence comorienne. Les Comores sont connues de partout. Avec la clairvoyance du président Azali Assoumani, son combat pour le retour et le maintien de la paix et la démocratie dans notre pays fait que les autres pays admettent que l’Union des Comores, sous la présidence d’Azali Assoumani, est en mesure de diriger la plus grande organisation continentale. La manière avec laquelle Azali dirige notre pays, son charisme mais aussi son engagement sur les problèmes continentaux lui ont permis d’arriver là aujourd’hui», dit l’ancien directeur de campagne d’Azali en 2019, qui a rappelé son fameux slogan pour prévenir à l’opposition «Ye gwa ndzima». «2019 un seul tour, 2023 un seul tour et 2024 c’est aussi un seul tour», a-t-il ajouté.

«Son élection ne vient pas au hasard »

La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Aida Nourdine Sidi, parle d’un évènement historique. «Je tiens d’abord à remercier Dieu pour cet honneur qu’il a accordé à notre pays. C’est un évènement historique pour notre pays. Nous nous trouvons dans un continent composé des grands pays en surface et en population, mais aujourd’hui avec l’aide de Dieu, les Comores dirigent l’Union africaine. Tout cela, grâce au chef de l’Etat, Azali Assoumani, qui a montré depuis son élection qu’il est capable de maintenir la paix et de construire notre pays. Nous savons que notre pays est en chantier grâce au plan Comores Emergent et l’Afrique ne le regrettera pas».
Pour le maire de la commune de Mitsamihuli ya mbwani, Aboubacar Ahmed, l’élection d’Azali est une fierté pour tous les Comoriens. «Nous sommes là aujourd’hui pour témoigner de notre gratitude envers l’Afrique et montrer notre fierté suite à l’accession du président Azali Assoumani à la présidence de l’Union africaine. C’est un honneur pour l’Union des Comores et pour tous les Comoriens. Nous félicitons notre président car il fait la fierté de la nation», a-t-il fait savoir avant de parler des défis qui attendent le président.

« Une fierté de la nation »

«Nous savons que les défis qui attendent le président au niveau continental sont nombreux, mais nous sommes convaincus qu’il les relèvera et nous prions pour que Dieu l’aide à réaliser ses missions. Nous attendons à ce qu’il facilite davantage le libre-échange, la lutte contre les différents conflits et guerres qui secouent le continent. Nous attendons aussi à ce que la présidence comorienne de l’Union africaine arrive à intégrer l’Afrique comme membre permanant du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Le président Azali parlera au nom de l’Afrique mais aussi au nom des Comores, donc, j’appelle les Comoriens, plus particulièrement les jeunes, à soutenir le chef de l’Etat en proposant des projets et en luttant pour la paix et la cohésion».


Mariama Charif, une des femmes qui ont assuré l’accueil, a souligné que la population a envoyé un message fort en se mobilisant pour accueillir le chef de l’Etat. «Le message est clair, nous sommes très contents, nous sommes là depuis 9 heures jusqu’à maintenant, il est 18 heures. Nous sommes fiers de notre président et nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il fait pour faire rayonner notre pays dans le monde. Si nous sommes là, c’est parce que nous avons eu un président honnête qui nous a montré le chemin du développement avec son plan d’émergence. Nous espérons que le président Azali va ouvrir davantage le pays aux étrangers pour qu’ils puissent venir investir dans notre pays et lutter contre le chômage des jeunes et de nos enfants».

Par Nourina Abdoul-Djabar et Chamsoudine Said Mhadji

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