logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Accord de Paris I Les Comores «en retard» dans la soumission de leur contribution nationale

Accord de Paris I Les Comores «en retard» dans la soumission de leur contribution nationale

Société | -   Nazir Nazi

image article une
Alors que seuls 13 pays sur 195 ont soumis leurs contributions révisées à l’Accord de Paris, l’Union des Comores accuse du retard, risquant de compromettre l’accès aux financements climatiques internationaux.

 

Alors que la date limite officielle pour la soumission des Contributions déterminées au niveau national (Cdn) dans le cadre de l’Accord de Paris est passée, seuls 13 des 195 pays signataires ont rempli cette obligation. Fait alarmant : parmi eux, seuls cinq sont des pays développés, alors même qu’ils sont censés montrer l’exemple en matière d’action climatique.


Les Cdn définissent les engagements et objectifs de chaque pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique. Elles permettent aussi aux États d’identifier les secteurs nécessitant un soutien financier à travers des projets bancables. Cette année, les pays étaient également tenus de soumettre un premier rapport biennal sur la transparence (Biennial Transparency Report, Btr) entre neuf et douze mois avant le prochain sommet mondial sur le climat. Ce rapport vise à renforcer la transparence des données et des avancées réalisées en matière climatique. L’Union des Comores figure parmi les 95 pays qui n’ont pas encore soumis leur Cdn.

Interrogé à ce sujet, Abdou Salami Mihidjay, point focal national des Comores pour la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), reconnaît que ce retard peut avoir un impact négatif, notamment sur l’accès aux financements climatiques. «La Ccnucc se base sur ces documents pour orienter les projets vers les pays concernés. Toutefois, nous comptons soumettre notre Cdn d’ici juin prochain. Ce retard fragilise l’Accord de Paris car il risque de ralentir plusieurs processus», admet-il. Il reconnaît également que les Cdn et les Btr sont des outils essentiels pour les petits États insulaires en développement (Peid) et les pays les moins avancés (Pma).

L’« effet Trump »

Certains environnementalistes attribuent ce retard à un phénomène qu’ils appellent « l’effet Trump », en raison du retrait en cours des États-Unis de l’Accord de Paris. L’Onu a confirmé avoir reçu, lundi 27 janvier dernier, la notification officielle de ce retrait, qui deviendra effectif en janvier 2026. Cependant, Abdou Salami Mihidjay nuance cette hypothèse : « Ce retard dans la soumission des documents nationaux n’est pas directement lié au départ des États-Unis, même si leur soutien financier joue un rôle important. Certes, les aides américaines sont importantes, mais elles ne sont pas le seul levier des processus en cours. Cela dit, la diminution de ces financements compliquera l’accès aux fonds destinés aux pertes et dommages ainsi qu’à l’adaptation au changement climatique ».


En vertu de l’Accord de Paris, chaque pays doit mettre à jour son plan d’action climatique tous les cinq ans – voire tous les trois ans pour certains. Cette année, les nouvelles soumissions concernent la période allant jusqu’en 2030 et doivent définir des objectifs pour l’horizon 2035. Une décennie décisive pour l’action climatique.
À ce jour, seuls 13 pays ont soumis leurs Cdn dans les délais : Andorre, le Brésil, l’Équateur, les Îles Marshall, la Nouvelle-Zélande, Singapour, Sainte-Lucie, la Suisse, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, l’Uruguay, les États-Unis et le Zimbabwe.

Commentaires