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Accusations sur Albert Karaziwan : Sauvegarder la sécurité nationale en révisant le contrat de Semlex

Accusations sur Albert Karaziwan : Sauvegarder la sécurité nationale en révisant le contrat de Semlex

Société | -   Mohamed Youssouf

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Houmed Msaidié parle d’une fragilisation de la sécurité nationale après les révélations de Reuters sur le groupe belge, Semlex. L’on apprend que des personnes potentiellement dangereuses détiennent des passeports diplomatiques comoriens. S’il a fait des pieds et des mains pour ne pas renouveler le contrat de Semlex, en vain, l’ancien ministre de l’Intérieur ne comprend pas que “dans un pays de 700 000 habitants, pour la seule année 2017, 50 050 passeports ont été sortis soit un milliard et demi de francs”. Il regrette un manque de contrôle sur la production des passeports.

 

Cinq jours après la sortie d’un long article “comment faire des millions par la vente de passeports en Afrique” par l’agence Reuters dans lequel, on parle de sécurité nationale et de corruption en soupçonnant la société Semlex, fabriquant des passeports comoriens, le parti Radhi de Houmed Msaidié a convié la presse hier matin à une conférence dans son quartier général.

Il était question non pas des assises nationales pour une fois mais de dénoncer le contrat de Semlex et d’appeler à la prise de conscience pour sauvegarder la sécurité nationale.

 

Cet article est sorti mais à la surprise générale, ni le gouvernement encore moins la Semlex, personne n’a jugé utile de donner des éclaircissements. Pourtant, ils sont dans l’obligation de le faire. Par cette publication de Reuters, on apprend que des passeports diplomatiques comoriens sont donnés à des personnes qui n’en voulaient même pas. Sinon pourquoi un passeport comorien pour le conseiller du président congolais ou la femme du président tchadien ou encore des personnes sous des sanctions américaines, s’exclamait l’ancien ministre de l’Intérieur, Houmed Msaidié

 

pour qui le contrat entre le pays et Semlex doit nécessairement être revu.


Contrat renouvelé ?

L’ancien ministre estime que ce contrat fragilise considérablement la sécurité nationale. “Il y a eu des actes posés qui ont sérieusement compromis la sécurité nationale à commencer par ce contrat avec Semlex et le programme de la citoyenneté économique. En 2016, le contrat de Semlex prenait fin. Etant ministre de l’Intérieur, j’ai milité pour ne pas le renouveler mais certains ont jugé qu’il y aurait une crise de passeports qui serait préjudiciable au régime d’alors. Nous avons proposé par la suite une stratégie qui consistait à créer une société mixte et à fabriquer tout aux Comores” a dit Houmed Msaidié pour qui vu le contexte mondial actuel, on ne peut pas cautionner que des passeports soient sortis sans aucun contrôle alors que “le gouvernement est parfaitement au courant”. Le conférencier s’étonne de constater que

 

dans un pays de 700 000 habitants, pour la seule année 2017, 50 050 passeports ont été sortis dont 7 400 renouvellement, soit un milliard et demi de francs à raison de 30 000 francs l’unité. Les passeports sont donc sortis comme des petits pains. Selon Reuters,

 

le patron de la Semlex, Albert Karaziwan aurait eu en sa possession, trois passeports diplomatiques comoriens sans pour autant être un politicien, un diplomate ou encore un Comorien de naissance. L’agence de presse parle également de 100 millions de dollars pour la vente des passeports, de 184 passeports vendus à des étrangers et des passeports diplomatiques pour la famille de Karaziwan.

Alors que dans l’article de Reuters, l’on parle de personnes constituant potentiellement des risques pour la sécurité nationale, Houmed Msaidié pointe du doigt le fait que la signature du directeur général de la police et de la sureté nationale soit scannée.

 

 

“Les partis politiques demandent une enquête parce qu’en Belgique, on parle de corruption et qu’ici, on ne sait pas dans quelles conditions Semlex a eu le marché sans appel d’offre. Le fait que cette société paie les charges de notre ambassade en Belgique et prend en charge les études en France de plusieurs enfants de certains ténors du pays, jette le discrédit. Il faut revoir ce contrat afin de maitriser la sécurité de notre passeport” a-t-il dit.

Aujourd’hui, à en croire le leader du parti Radhi qui demande la remise du rapport de la commission parlementaire chargée de l’enquête sur le programme de la citoyenneté économique, “le passeport n’est donc plus un document de voyage mais plutôt une marchandise vendue au même titre que le pain de Nassib”. Houmed Msaidié estime que la confiance n’exclue pas le contrôle or actuellement, la production des passeports ne fait l’objet d’aucun contrôle.


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