La vingtième édition de la Conférence des jeunes (Coy20) sur le changement climatique, organisée par les jeunes comoriens, s’est tenue le vendredi 20 décembre à Moroni, au Retaj. Cet événement, initialement prévu plus tôt mais reporté à cause du passage du cyclone Chido, a rassemblé plus de deux cents jeunes des îles de l’archipel. Ils ont participé à des ateliers pour échanger sur les meilleurs moyens de protéger l’environnement et ont découvert la vulnérabilité des Comores face aux catastrophes naturelles.
Selon l’indice mondial des risques climatiques (Irc), l’Union des Comores est classée 51ᵉ sur 172 pays. Les participants ont été surpris d’apprendre que, ces quatre dernières décennies, le pays a subi 18 événements météorologiques extrêmes, notamment le cyclone Kenneth en 2019, qui a touché près de 40% de la population, et le récent cyclone Chido. Selon le représentant de l’Unicef, en tant que petit Etat insulaire en développement, les Comores font face à d’importants défis climatiques.
«Le changement climatique a des répercussions profondes sur les enfants comoriens, en affectant leur santé, leur nutrition, leur éducation et leur bien-être général. Il est impératif de placer les enfants et les jeunes au cœur de l’action climatique. Cette approche permettra de faire d’eux une priorité essentielle dans les futures négociations sur le climat», a-t-il affirmé. Il a également salué l’engagement des jeunes membres du Réseau climat de l’océan indien (RcoiI) et des autres associations œuvrant pour la sensibilisation et la lutte contre le changement climatique.
«L’Unicef sera toujours aux côtés des jeunes, car nous croyons fermement qu’ils représentent à la fois le présent et l’avenir», a-t-il réitéré. La conférence visait à favoriser les échanges sur les thématiques du changement climatique et de la protection de l’environnement, après la Cop29, qui s’est tenue cette année en Azerbaïdjan. La représentante du ministère de la Jeunesse, Mme Echata, a félicité les organisateurs pour leur engagement et a annoncé la création prochaine d’un Conseil de la jeunesse aux Comores.
Impacts du changement climatique
Le coordinateur du Rcoi, Ansuim Soulé, a rappelé que les Comores, en tant que pays insulaire, sont particulièrement vulnérables aux effets dévastateurs du changement climatique. «Nous subissons déjà les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes, de l’élévation du niveau de la mer et des perturbations des écosystèmes marins. Cependant, une réponse collective peut changer la donne. Vous, les jeunes, êtes les champions du changement et les porteurs des solutions innovantes pour construire l’avenir que nous souhaitons», a-t-il déclaré.
Il a encouragé les partenaires au développement à investir dans les initiatives portées par les jeunes pour renforcer la durabilité et la résilience des communautés. Une mention spéciale a été adressée aux participants venus des autres îles de l’Union des Comores. Enfin, les jeunes ont discuté du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui relève la gravité des menaces liées au changement climatique.
Mohamed Hamza, attaché de presse du ministre de l’Environnement, a conclu en disant : «Le changement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée depuis trois décennies. Ses menaces croissantes exigent une action rapide et décisive pour éviter des conséquences destructrices».