Comme précisé dans le décret n° 25-115/PR signé le 19 septembre par le président Azali Assoumani, un nouveau régime hebdomadaire de travail est instauré dans les administrations du secteur public. En application de ce décret, le ministre en charge de la Fonction publique, Anfani Hamada Bacar, a signé le 20 septembre l’arrêté n° 25-075/FOP, fixant les nouveaux horaires de travail pour les fonctionnaires et les services de l’administration de l’Union des Comores.
Ce document, rendu public le lundi 22 septembre, stipule que «les horaires de travail des fonctionnaires et autres agents de la fonction publique sont fixés comme suit : du lundi au jeudi, de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 ; et le vendredi, de 8h00 à 12h00». Une pause d’une heure, de 12h00 à 13h00, est accordée du lundi au jeudi. L’arrêté prévoit également des horaires spécifiques pendant le mois de ramadan et les premiers jours du mois de shawal : de 8h00 à 14h00 du lundi au jeudi, et de 8h00 à 12h00 le vendredi.
Interrogé par Al-watwan sur les motivations de cette réforme, le directeur de la fonction publique, Omar Chehani, a expliqué qu’elle fait suite à un constat d’inefficacité dans l’administration. «On a constaté que deux demi-journées (le vendredi de 8h à 11h, et le samedi de 8h à 12h) n’étaient pas très productives, et que beaucoup d’agents en profitaient pour s’absenter. Nous avons donc décidé de supprimer une de ces demi-journées et de répartir les heures de travail sur les autres jours», a-t-il déclaré. Selon lui, cette mesure vise à moderniser l’administration et à améliorer la productivité. Concernant les mécanismes de suivi, Omar Chehani a annoncé la mise en place de services des ressources humaines dans les ministères, ainsi que d’un système de gestion et d’information des ressources humaines intégrant les nouvelles technologies, afin de rendre l’administration plus performante.
Pour les services dits «sensibles», tels que la sécurité et la santé, il a précisé que des discussions sont en cours avec les ministères concernés afin d’adapter les horaires à leurs spécificités. Il a insisté sur le fait que ces réformes concernent avant tout l’administration publique, et qu’elles devraient avoir «un impact très positif, notamment grâce au long week-end qu’elles instaurent». De son côté, le secrétaire général de la Confédération des travailleurs et travailleuses comoriens (Cttc), Omar Ibrahim, contacté via WhatsApp, a estimé que la réforme n’est «pas une mauvaise chose en soi», tout en s’interrogeant sur les mécanismes d’accompagnement envisagés par le gouvernement.
«Ailleurs, de telles réformes sont accompagnées : il existe des cantines prises en charge à 80 % par l’État et à 20 % par les employés, ainsi que des systèmes de transport pour les fonctionnaires. Or, avec des salaires aussi faibles, je doute que les Comoriens puissent s’organiser», a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Si les parents restent deux ou trois jours sans rien faire jusqu’à 15h, certains finiront par se lasser».

