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Affaire Bachar : l’audience s’ouvre ce lundi matin

Affaire Bachar : l’audience s’ouvre ce lundi matin

Société | -   Abdou Moustoifa

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Nourdine Mparti, déjà condamné dans une première affaire pour cyber harcèlement, va à nouveau comparaître avec d’autres complices présumés pour des faits d’extorsion de fonds, entre autres.

 

Depuis son extradition (les autorités parlent plutôt de refoulement), début mai, vers les Comores, Bachar n’a cessé de faire parler de lui à cause de la dimension des faits qui lui sont imputés et ses ramifications politiques. Ce lundi matin, après quatre mois d’instruction, un tribunal s’apprête à juger enfin Nourdine Mparti, inculpé de plusieurs charges.
Selon l’ordonnance de renvoi, en date du 19 août, que nous avons consultée, il est poursuivi pour « diffamation, extorsion de fonds, trouble à l’ordre public, atteinte à l’honneur, dénonciation calomnieuse et injures publiques » présumés. S’il est reconnu coupable, il risquerait plus de deux ans d’emprisonnement. « Quiconque aura fait verbalement ou par écrit à l’autorité publique, une dénonciation calomnieuse contre un ou plusieurs individus, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 25 000 à 300 000 francs comoriens. Est calomnieuse la dénonciation intentionnellement mensongère d’un fait faux, de nature à exposer celui qui en est l’objet à une sanction administrative ou à des poursuites judiciaires », dispose l’article 356, l’une des 8 dispositions du code pénal visées dans l’ordonnance.

17 complices présumés

La plupart de ces infractions sont commises via des plateformes numériques, notamment Facebook. Installé en Tanzanie depuis 2021, Bachar, se livrait à des sorties qualifiées parfois par certains, d’attaques ad hominem. « C’est ainsi qu’à travers ce media social, monsieur Nourdine tenait régulièrement des discours populistes diffamatoires, des propos injurieux et divulguait des fausses informations dénigrant les personnalisés publiques et politiques. Il est resté en Tanzanie parce qu’il voulait aussi échapper à la justice suite à plusieurs plaintes déposées contre lui pour des faits d’escroquerie », rappelle l’ordonnance, laquelle confirme que devant les enquêteurs, Bachar a reconnu les faits qui lui sont reprochés.


C’est ainsi que ce 15 septembre, Nourdine, déjà condamné à 5 ans pour cyberharcèlement, en juin, devra répondre devant le tribunal correctionnel de toutes les accusations portées contre lui. En revanche, le bloggeur né le 1er janvier 1982 à Dembeni dans le Mbadjini, ne sera pas seul dans le box des accusés. En effet, le juge en charge de l’affaire a inculpé plusieurs personnes considérées comme « des complices présumés » plus particulièrement dans les injures publiques, la diffamation et la dénonciation calomnieuse.


Le juge a établi une liste de 17 prévenus. On retrouve sur cette liste des profils variés, de militaire haut gradé, en passant par des cadis, des diplomates pour ne pas citer que ceux-là. Dans l’ordonnance, on peut lire « le patron de l’entreprise Graphica, Hamidou Mhoma, le consul général de l’Union des Comores à Laâyoune, Said Omar Said Hassane, le prédicateur Said Mahamoud Said Harouna ou encore l’ancien conseiller diplomatique du chef de l’Etat, Hamada Madi Bolero ». Seul « l’actuel ambassadeur en Tanzanie et au kenya, Hamada Elbadaoui Mohamed Fakih, cité au départ comme présumé complice a bénéficié d’un non-lieu » et ne sera donc appelé à comparaitre. «L’instruction n’a pas réuni des éléments suffisants à charge», précise le magistrat au sujet du diplomate natif de Ntsudjini. Pour ceux qui sont à l’extérieur, comme Hamada Fochowa, Nasser alias Bolt Le Mze, ils seront jugés par défaut.

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