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Affaire Comores Télécom-Zeus Télécom : Le journaliste de La Gazette devant le Tribunal correctionnel

Affaire Comores Télécom-Zeus Télécom : Le journaliste de La Gazette devant le Tribunal correctionnel

Société | -   Mariata Moussa

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Poursuivi pour atteinte présumée à l’honneur du conseiller du ministre des Finances, le journaliste a été interpellé, dans la soirée du mercredi 29 mai et placé en garde-à-vue de 20 h à minuit. Il a été sommé de se présenter à la Brigade de recherche, hier matin, de 8 h à 11 h

 

Ali Oubedillah, dit Yazid, est convoqué pour une procédure de citation directe, le jeudi 27 juin devant la quatrième chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Moroni (Tpi). Ce journaliste du quotidien indépendant La Gazette des Comores est poursuivi pour atteinte présumée à l’honneur sur la personne d’Ahmed Djaffar, conseiller du ministre des Finances. Le journaliste a été interpellé dans la soirée du mercredi 29 mai et placé en garde-à-vue de 20h à minuit et a été sommé de se présenter à la brigade de recherche, hier matin, de 8h à 11h.

 

Après le déferment de Yazid au parquet, plusieurs avocats auraient exprimé l’envie d’assurer la défense du journaliste. Selon un professionnel de la justice, cette procédure est émaillée de nombreux vices. D’abord pour défaut de qualité. « En matière de délit de presse commis par la presse écrite, c’est le directeur de publication qui est directement concerné. Ce matin, le directeur de La Gazette a été convoqué. Cependant, arrivé au parquet son chef, le journaliste se verra convoqué, lui seul, pour comparaitre à l’audience », devait-il dénoncer avant de   pointer du doigt la mesure de garde-à-vue imposée au journaliste, car selon lui, il n’y a pas eu la nécessité d’engager des poursuites alors que le code de l’information a été respecté. « La Gazette a publié un démenti sur l’article incriminé, ce qui est en conformité avec le code de l’information », a-t-il souligné. Au sujet de la garde-à-vue, notre source a ajouté qu’en matière de délit de presse, « la procédure est spéciale et la garde-à-vue n’est pas indiquée ».

 


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Cette saisine de la justice par le conseiller du ministre des Finances a pour origine un article intitulé « Scandale à Comores Télécom : Comores Télécom arnaquée par Zeus Télécom ». Cet article révèle une affaire de contrat « mafieux » signé entre la compagnie nationale de télécommunication et la société luxembourgeoise Zeus Télécom, un des fournisseurs de Comores Télécom. Dans son article, le journaliste de La Gazette mentionne que « le directeur de la société nationale n’a pas révélé l’intégralité de la dette laissée par le fournisseur lors d’un précédent contrat datant de 2016, 401 mille euros, soit 197,292 millions de francs comoriens au lieu de 1,150 millions d’euros, soit 565,8 francs comoriens ». Le journaliste cite le conseiller Djaffar Ahmed.

 

S’estimant victime d’une atteinte à son honneur, le conseiller Djaffar Ahmed a porté plainte. Interrogé sur cette décision de porter cette affaire devant la justice, alors qu’un démenti a été publié dans le journal La Gazette, le conseiller du ministère des Finances a déclaré qu’il n’a jamais demandé à La Gazette de publier un démenti. « Je leur ai demandé de continuer d’enquêter sur le sujet car le ministère des Finances n’a rien à voir avec une affaire interne de Comores Télécom. Ils m’ont dit qu’ils vont faire un rectificatif et le lendemain, je vois qu’il publie un démenti alors qu’ils n’ont même pas pris le soin de me le montrer avant sa publication. Pour moi, ils n’ont pas été honnêtes car si je voulais un démenti, je l’aurai fait moi-même », a-t-il répondu.

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