Confronté à de nombreux comportements qu’il juge «vexatoires», notamment la présence d’un agent des forces de l’ordre lors de ses entretiens avec son client, l’avocat de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, a rencontré la presse, dans l’après-midi d’avant-hier 25 septembre, pour l’informer de l’évolution de la situation. L’avocat a saisi l’occasion pour informer au public de la saisine de la Cour de cassation en vue de demander aux magistrats de la haute juridiction de faire respecter l’application de l’article 116 du code de procédure pénale.
Cet article 116 qui garantit le principe de confidentialité des échanges entre l’avocat et son client est clair et stipule que «l’inculpé détenu peut aussitôt après la première comparution communiquer librement avec son conseil. Le juge d’instruction a le droit de prescrire l’interdiction de communiquer pour une période de dix jours, renouvelable. En aucun cas, l’interdiction de communiquer ne s’applique au conseil de l’inculpé». Pour l’avocat, ce droit lui a été privé par le juge d’instruction chargé du dossier, qui a fait objet d’une saisine de la chambre d’accusation. «Cette juridiction de second degré a confirmé la décision du juge d’instruction en précisant que la présence de ces agents relève de la sécurité, par conséquent j’ai formulé un pourvoi en cassation».
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Ce dernier recours, lancé lundi le 24 septembre dernier, est, selon Me Mahamoud Ahamada, «l’unique solution pour exiger aux juridictions inférieures et aux forces de l’ordre de respecter les droits de défense de non client». L’avocat a soutenu que «si le juge de cassation ne lui donne pas raison, il ne peut malheureusement pas assister l’ancien président dans ses interrogatoires au fond». Fustigeant les violations des droits élémentaires de son client, Me Mahamoud Ahamada avance que «depuis le 20 août, date à laquelle son client est placé en détention provisoire, aucune ligne de défense n’a été observée. Durant tout ce temps, nous n’avons pas pu préparer notre défense car la confidentialité de nos entretiens n’a jamais été respectée. Cependant, je ne peux donc pas travailler sereinement car ma déontologie ne me permet pas de procéder aux entretiens confidentiels avec mon client sous la présence d’une tierce personne».
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L’avocat de Sambi demande ainsi aux plus hautes autorités judiciaires «de le laisser faire son travail en toute sérénité».
Selon lui, dans la mesure où la partie «poursuivante ne me laisse pas faire mon travail, ces auditions au fond se feront sans ma présence car je refuse de jouer le rôle de l’avocat de façade». Au terme de son intervention, Me Mahamoud Ahamada dit clairement qu’il refuse de «montrer au public et à l’opinion internationale que les droits de défense de son client son garantis or ce n’est pas le cas». Au sujet de l’ordonnance de note circulaire du 19 mai dernier qui a placé l’ancien président en résidence surveillée, l’avocat a fait savoir que cette mesure a été levée le 19 août, mais communiquée le 17 septembre.