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Affaire des 99 bovins morts dans un boutre I Le syndicat des importateurs de bovins compte porter plainte

Affaire des 99 bovins morts dans un boutre I Le syndicat des importateurs de bovins compte porter plainte

Société | -   Nassila Ben Ali

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Le syndicat prévoit «une plainte de réserve» qui sera déposée ce matin au parquet de Moroni contre quiconque libérera «le boutre saisi au port de Moroni». Ce l’équipage serait «responsable de la mort de 99 bovins» au cours du trajet Dar-Es Salam-Moroni. Le syndicat profite de cette occasion pour dénoncer l’attitude de la capitainerie du port de Moroni qui, selon lui, «passe outre les décisions de justice en libérant des bateaux incriminés et immobilisés» au port de Moroni. Le préjudice financière est estimé à des centaines de millions de francs.

 

Le syndicat des importateurs de bovins compte porter plainte contre les responsables d’un boutre transportant, il y a quelques jours, des bovins au départ de Dar-es Salam. On apprend que 19 bœufs seulement ont survécu sur les 108 transportés à destination de Moroni. Le syndicat comorien des importateurs des bovins souligne un phénomène devenu monnaie courante, selon son porte-parole.

Un préjudice de 420 millions de francs

En conférence de presse tenue hier, mercredi 26 janvier, au New Select, Abdoulmalik Abdallah a dressé un bilan «très négatif» par rapport à cette situation. Il mentionnera plus de «800 bœufs morts» en mer entre Dar-Es-Salam-Moroni, soit à peu «près 420 millions de francs de préjudice pour les importateurs de bœufs».Il indiquera ainsi que l’affaire est entre les mains de la justice et que le boutre a été saisi.Il dénonce l’attitude des autorités portuaires de Moroni qui, selon le syndicat, «font preuve de légèreté» au sujet des dossiers en instance d’instruction.

«Nous sommes les grands perdants bien sûr dans cette situation. Il y a les autorités portuaires et douanières qui ne veulent pas savoir et qui agissent contre nous. Plusieurs bateaux ou boutres, ayant été reconnus fautifs plusieurs fois sur le transport de plusieurs bovins morts au cours du voyage, ont été saisis par la justice mais libérés par la capitainerie et/ou la gendarmerie portuaire. Je peux citer plusieurs cas notamment Dhoulfikar et autres», a-t-il regretté avant d’avertir que, cette fois «le syndicat des importateurs de bovins déposera une plainte de réserve contre quiconque libérera le boutre qui a transporté la dernière cargaison et qui a enregistré 99 bœufs morts sur les 108 embarqués».

«Non-respect des décisions de la justice»

Pour sa part, l’avocat du syndicat, Me Djamal El-Dine Bacar, a expliqué la procédure de saisie des bateaux ou boutres au port de Moroni. Selon lui, on présente les factures et les documents relatifs aux taxes payées devant la justice. Et, après, un huissier est envoyé auprès du commandant du bateau pour saisir les papiers et les clés du bateau.Ces derniers sont remis à la capitainerie, au port de Moroni. «Qui libère les bateaux saisis, on dirait bien sûr la capitainerie. J’appelle les autorités à protéger ces importateurs, à faire en sorte qu’ils recouvrent leurs droits», a déclaré l’avocat. Sur ce point, le porte-parole du syndicat des importateurs des bovins fait savoir en définitive que «la capitainerie du port de Moroni ne passe pas outre les décisions de la justice».


Répondant à la question sur l’attitude de la justice qui laisse ces autorités portuaires agir ainsi, Me Djamal El-Dine Bacar répond que «la balle est dans le camp des victimes qui devraient porter plainte pour saisir encore une fois la justice» pour la suite de l’affaire après la libération des bateaux jugés fautifs. «Si l’infraction n’est pas pénale, la justice ne peut pas s’autosaisir», explique-t-il avant d’ajouter que c’est la raison pour laquelle le syndicat va déposer une plainte de réserve «demain» (aujourd’hui, ndlr) contre quiconque osera libérer le boutre saisi.

 

À son tour, Abdillah M’saidie, importateur de bovin et président par intérim de la chambre d’agriculture, a, lui aussi, dénoncé l’attitude de certains responsables, notamment l’Inrape qui devrait les accompagner dans ce combat. «Les importateurs de bovins n’ont pas les moyens et les prérogatives leur permettant d’agir devant les autorités tanzaniennes pour faire valoir leurs droits. L’Inrape pourrait jouer un rôle clé ici», a-t-il dit. Répondant la question des assurances, Abdillah M’saidie a indiqué que les sociétés d’assurances comorienneset tanzaniennes refusent d’assurer leurs cargaisons tant que les bateaux et/ou boutres ne sont pas aux normes.

 

«Elles disent que les bateaux doivent tout d’abord être assurés et respecter les normes de transport des bovins», rapporte-t-il. Pourquoi alors embarquer une cargaison dans de telles conditions ?Le président de la chambre d’agriculture fait savoir les importateurs traitent avec des agences de transports ou transitaires et personne ne voit le bateau qui va transporter ses bovins. «Voilà où se trouve le problème. On ne peut pas dire que nous agissons mal car partout c’est comme ça. On traite avec des agences. C’est une question de confiance et on profite de cela pour nous tromper», a-t-il expliqué avant de demander à «la capitainerie de respecter les décisions de justice».

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