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Affaire des sextapes de Mwali I Une plainte déposée au tribunal judiciaire de Paris

Affaire des sextapes de Mwali I Une plainte déposée au tribunal judiciaire de Paris

Société | -   Abdou Moustoifa

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Sur place, la partie civile a obtenu la levée du contrôle judiciaire qui visait les plaignantes à l’origine de la procédure. Celles-ci étaient poursuivies pour des faits d’attentat à la pudeur et complicité présumée pour la publication de vidéos indécentes.

 

Moins d’un mois après la fuite des vidéos à caractère indécent, impliquant l’ancien enseignant français, Pascal Soret, ce dernier pourrait se retrouver devant la justice française. Deux victimes ont déposé ce mardi une plainte au tribunal judiciaire de Paris. L’information a été confirmée par Me Said Hassane Said Hachim et son confrère, Me Mohamed Nassur Said Ali qui assurent la défense des victimes présumées.Depuis le 11 juillet, les vidéos en question de cet ancien enseignant de l’Alliance française de Fomboni avec des jeunes filles de l’île ont fuité sur la toile. La publication de ces sextapes avait suscité un tollé.Très vite, tous les regards se tournent vers Pascal Soret, considéré, par certains, comme «l’auteur présumé de la mise en ligne des films».


Pendant les actes, ce dernier a, en effet, pris le soin de cacher son visage. Pour le moment personne ne connait le nombre exact des victimes dont certaines seraient même des mineures. Seules deux d’entre elles, âgées respectivement de 21 et 23 ans, ont accepté de sortir de leur silence. Malheureusement, le traitement qui leur a été réservée par les autorités judiciaires du pays n’a pas inspiré confiance à la partie civile qui a décidé en conséquence de porter une nouvelle plainte en France, pays d’origine du principal suspect. «Nous ne l’avons pas fait par confort. Loin de là. Ce choix s’est imposé en réponse aux réactions de notre justice qui au lieu de soutenir et de protéger ces victimes qui ont eu le courage de parler, elles les ont au contraire placées sous contrôle judiciaire», dénonce Me Said Hassane Said Hachim.


Pour lui, cette attitude ne vise qu’un seul objectif, regrette-t-il : dire aux autres victimes de ce genre d’actes de se taire, de garder le silence. «Elles n’ont pas de vie sociale. Elles sont traumatisées. A cela s’ajoutent les pressions des gens qui ne souhaitaient pas que la procédure aille jusqu’au bout Aujourd’hui, nous avons l’impression que l’on veut étouffer l’affaire», tranche Me Said Hachim qui dénonce l’absence de soutien de la part de la justice.

Délai de 4 mois

A en croire son confrère du barreau de Fomboni, Me Nassurdine, les deux jeunes filles ont même fait la garde-à-vue. «On avait également confisqué leurs téléphones. Vous réalisez ? On poursuit les victimes. Le plus étonnant, les autres charges qui avaient accompagné la plainte comme les agressions sexuelles ou le chantage visant l’enseignant ont disparu dans le réquisitoire», a-t-il complété.


Quant au contrôle, elle n’a été levée que mercredi par la chambre d’accusation. S’agissant des charges qui ont accompagné la plainte déposée à Paris, Me Said Hassane en a évoqué deux. «Il a filmé et publié ses victimes à l’insu de ces dernières. On attend que le procureur donne une suite en ouvrant une information judiciaire. Il dispose d’un délai de 4 mois pour se prononcer», a-t-il détaillé. Pour le besoin de l’enquête, la justice française peut, selon les avocats, auditionner les témoins comoriens via une visio-conférence à l’ambassade de France.

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