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Affaire des visas d’entrée au Maroc : Le ministère rejette toute responsabilité

Affaire des visas d’entrée au Maroc : Le ministère rejette toute responsabilité

Société | -   Abdou Moustoifa

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Des jeunes comoriens désirant poursuivre «des études supérieures» dans des instituts et écoles au Maroc n’ont toujours pas obtenu une réponse. La semaine dernière, ils avaient alors pris d’assaut le ministère des Affaires étrangères, bloquant l’accès des lieux. Une démonstration qui a fait éclater une sordide affaire de demande de visas. Le ministère, sidéré, porte l’affaire à la gendarmerie.

 

Le Secrétaire d’Etat chargé de la coopération internationale, Djoumoi Saïd Abdallah, a nié hier toute implication du ministère des Affaires étrangères dans l’affaire dite «des visas du Maroc». Il s’agit de la première sortie médiatique d’un haut responsable du ministère après l’éclatement de cette affaire qui a mis à un nu une forme de marchandage de services. En attendant l’enquête déjà ouverte pour clarifier l’affaire et situer les responsabilités, le numéro deux du Maeci nie toute connaissance du dossier encore moins ses possibles ramifications. «Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération possède deux principaux responsables. Le ministre lui-même, Souef Mohamed El-Amine, et moi, le secrétaire d’Etat chargé de la coopération. Donc, je suis la deuxième personnalité de la boite. Nous n’avons pas été au courant. Ce qui signifie que cela n’engage pas le ministère», a souligné Djoumoi Said Abdallah sur un ton tranchant. « La mobilisation de certains étudiants devant le ministère des Affaires étrangères, la semaine dernière, nous a surpris», a-t-il souligné.  En tout cas ces rassemblements ont abouti à l’ouverture d’une enquête administrative au sein du ministère. La gendarmerie a déjà pris le relais.


Joint au téléphone hier, le procureur de la République a confirmé la levée de la garde-à-vue pour trois personnes entendues dans le cadre de cette affaire. Sans citer des noms. Une autre source de la gendarmerie indiquera qu’il y a dans cette liste des personnes travaillant au Maeci et à la direction de l’enseignement supérieur. Ils seront entendus ce mardi. C’est à la suite d’un sit-in pacifique que cette affaire est arrivée aux oreilles de grand public. Cela fait trois semaines depuis que ces étudiants attendent des réponses et font, des fois, l’objet d’attroupement devant le bâtiment ministériel. Au total, ils sont 561. Le Maeci se défend de ne pas être associé. Pendant que le directeur général de l’enseignement supérieur affirmait dans notre édition d’hier qu’après avoir reçu les dossiers et vérifié les diplômes, il les a envoyés à ce ministère des Affaires étrangères. Selon toujours les propos d’Ali Mohamed, le département ministériel était réticent lorsqu’il a vu le nombre des dossiers. Dès sa prise de parole, le conférencier a très vite dénoncé, avec véhémence, une campagne de désinformation orchestrée par des internautes et certains organes de presse, qui se permettent de raconter des «mensonges» au sujet de jeunes comoriens en quête de visas d’entrée au Royaume chérifien dans le but de poursuivre des études. «Au lieu de chercher à s’informer », regrette-t-il.  

Des enquêtes et des gardes à vue

Djoumoi Saïd Abdallah a, par ailleurs, situé la mission de son ministère. «Notre ministère n’octroie pas de visas encore moins si ceux-ci concernent des étudiants inscrits dans des établissements privés à l’extérieur. Pour les boursiers, nous facilitons le processus puisque nous travaillons avec les ambassades. Ce qui veut dire que nous n’avons rien à avoir, avec  les histoires d’argent. Celui qui a accepté de débourser de l’argent s’est trompé. Celui qui a perçu des sommes s’est attribué une mission qui n’est pas la sienne. Voilà la réalité des choses car des adeptes des réseaux sociaux accablent certaines personnalités sans preuves ni fondements», a-t-il clarifié.

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