Des prédicateurs et des prêcheurs ont fait part de leur désaccord à la position du ministère de l’Intérieur exprimée dans un communiqué au sujet de l’exercice de culte d’étrangers, des Malgaches, dans un lieu privé sis à Maluzini. Les ulémas, réunis hier au sud de Moroni, ont appelé le ministère à revenir sur son communiqué, en insistant sur «le respect de la constitution et de la religion musulmane ».
Dans une déclaration faite en six points, les conférenciers ont exprimé leur profonde consternation et regrettent que l’autorité ait remis en cause l’intervention de la police municipale de Bambao ya Mbwani. « La loi comorienne stipule que l’Islam est la religion du pays et interdit la promotion de toute religion ou doctrine contraire à l’Islam sunnite de rite chaféite », a affirmé le prédicateur Bahaoudine Saïd Abdallah. Il a appelé, avec ses pairs, les prédicateurs, orateurs, intellectuels, écrivains, journalistes et autres défenseurs de la religion, à «sensibiliser la population contre les campagnes d’évangélisation dans le pays», en mettant en garde contre « les conséquences de telles actions pour la société».
Le respect de la liberté de culte et non la propagation des autres pratiques religieuses
Les prédicateurs ont également remercié la municipalité et la police d’Ikoni pour « leur position et leur engagement envers la religion et la nation». Citant une parole divine : «Si vous assistez Dieu, Il vous assistera et raffermira vos pas » (Coran, 47 :7).Les prédicateurs présents ont, par ailleurs, condamné fermement la construction ou la location de maisons dédiées à de nouveaux lieux de culte chrétiens aux Comores. « Nos ancêtres érudits ont œuvré pour qu’aucune autre religion que l’Islam ne soit établie. Les étrangers chrétiens disposent déjà de deux lieux de culte sur l’île de Ngazidja où ils peuvent pratiquer leur foi librement », ont-ils souligné.
Selon Mohamed Ousseini Dahalani, «la prospérité ne peut être atteinte sans sécurité, et la religion musulmane contribue à la stabilité de notre pays». Le prédicateur, a également exhorté le gouvernement comorien «à respecter les fondements de l’Islam, à protéger l’identité et la culture islamiques, et à reconsidérer les décisions qui seraient incompatibles avec l’Islam».
A noter que le ministère de l’Intérieur, dans son communiqué, n’a fait aucune mention sur l’ouverture de lieux de culte ni encouragé la propagation de pratiques religieuses différentes de celles de l’Islam. Le document du ministère a seulement déploré la méthode employée par la police municipale d’Ikoni en faisant ainsi part de «sa réprobation quant à la manière dont les faits se sont déroulés, et qui sont incompatibles avec le fonctionnement d’un Etat de droit ».
Réaffirmant l’attachement du pays à l’Islam sunnite et aux lois et textes en vigueur, le ministère de l’Intérieur a rappelé que «le préambule de la Constitution énonce bien une identité nationale basée notamment sur une seule religion (Islam Sunnite)» mais a tout de même précisé que «l’article 18 de la Constitution stipule que les étrangers résidant ou séjournant sur le territoire national jouissent des mêmes droits, des mêmes libertés, des mêmes garanties et ont les mêmes devoirs que les citoyens comoriens».Enfin, le communiqué du ministère de l’Intérieur a fait savoir que «la Police municipale d’Ikoni a manifestement et gravement outrepassée ses compétences » avant de rappeler, toujours dans le même communiqué, que «les différentes communautés religieuses qu’elles peuvent pleinement et librement exercer leur cultes et foi dans le respect des lois et règlements ».