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Affaire du prédicateur Djibril : Les avocats demandent la récusation du juge d’instruction

Affaire du prédicateur Djibril : Les avocats demandent la récusation du juge d’instruction

Société | -   Mariata Moussa

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Poursuivi pour escroquerie supposée, le prédicateur Saïd Mohamed Djibril s’est présenté devant la juge d’instruction pour une confrontation entre les parties. Au cours de cette séance, le prévenu a refusé de répondre aux questions de la magistrate sous prétexte que cette dernière avait des relations d’amitié avec la partie civile. Suite à cette information, les avocats de la défense ont saisi la Cour d’appel pour obtenir sa récusation.

 

Les avocats chargés d’assurer la défense du prédicateur Saïd Mohamed Djibril viennent de saisir le premier président de la Cour d’appel de Moroni en vue d’obtenir la récusation du juge d’instruction chargé du dossier.

 


Lire aussi : Justice : La chambre d’accusation confirme l’ordonnance de placement en détention provisoire de Djibril


 

Cette action contre la magistrate instructrice a été formulée hier, mardi 4 juillet, et a pour motif des supposées relations d’amitié qui existeraient entre la juge et la partie civile.

Un des avocats de la défense, Me Mahamoudou Ahamada, affirme avoir constaté que l’instruction engagée contre leur client était menée à charge.

 

Cela nous a conduit à nous interroger sur la démarche de la juge et nous venons de découvrir qu’elle a des liens avec la partie civile. Par conséquent, nous sollicitons sa récusation comme elle ne s’est pas récusée elle-même.     

 

Se conformant à cette demande de récusation, lors d’une confrontation entre les parties, organisée hier matin par la magistrate instructrice, le prédicateur s’est abstenu de répondre aux questions de celle-ci.

Suite à ce refus, la magistrate a suspendu la séance et le prévenu a immédiatement été reconduit à la maison d’arrêt. Selon Me Mahamoudou Ahamada, son client Saïd Mohamed Djibril a refusé de répondre, car “il est au courant de l’existence des liens existant entre la juge et son contradicteur”.

De l’autre côté, un des avocats de la partie civile, Me Abdillah M’madi Saïd, a rétorqué que les liens évoqué par les conseils du prévenu étaient “flous et n’ont pas été clairement développés dans la requête adressée au premier président».

Par rapport à cette procédure engagée contre le prédicateur et son placement en détention provisoire depuis le 27 mai dernier, les avocats de la défense ont saisi la juge d’instruction pour une demande de mise en liberté provisoire le vendredi 23 juin dernier.


 
1,850 million de francs  et 1,8 kg d’or

 “Le lendemain la juge nous a donné une réponse négative. Nous avons fait appel et attendons la convocation de la chambre d’accusation», a indiqué la défense. Au sujet de la procédure pour escroquerie engagée contre le prédicateur, l’avocat de la partie civile a soutenu que sa cliente a donné au prédicateur, «1,850 million de francs en argent liquide et 1,8 kg d’or, que nous avons estimé à 27 millions de francs comoriens».

Rappelons que trois jours après son retour au pays, le prédicateur a été interpellé par la brigade de recherche et placé en garde à vu pour les besoins de l’enquête. Aussitôt la durée de la garde à vue expirée, Saïd Mohamed Djibril avait été déféré au parquet. Le prédicateur, inculpé d’escroquerie, est placé en détention provisoire.

Selon une source proche de l’enquête, ces faits d’escroqueries reprochés à Djibril remontent  en 2012, lorsque sa victime s’était attaché ses services pour guérir une de ses nièces malade.


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