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A chaque jour, les révélations sur l’affaire dite du waqf affluent. Deux semaines après son placement sous contrôle judiciaire pour abus de confiance, Saïd Bourhane Abdallah vient d’être disculpé par un témoignage et non le moindre.
Celui-ci vient, en effet, de l’ancien directeur adjoint du bureau de la fondation Al-Haramain de bienfaisance aux Comores. Mouhsin Bin Ali Al-Muhsin, vient d’envoyer un courrier, écrit depuis le vendredi 12 janvier, au Grand Mufti, Saïd Toihir Ben Ahmed Maoulana, dans lequel il aborde la question du Waqf (legs pieux).
Une affaire qui éclabousse jusqu’à lors l’ancien président de l’université, “soupçonné” d’avoir détourné ce legs. Pour le moment la justice ne s’est pas encore prononcée. L’objet de la lettre est de corroborer la restitution de la somme d’argent par Saïd Bourhane Abdallah. En s’appuyant sur les informations circulant aux Comores, l’ex Dga du bureau de la fondation Al-Haramain essaie de disculper ce dernier.
Réception de l’argent
Mouhsin Bin Ali Al-Muhsin a tout d’abord indiqué le but du waqf en question.
Avant la fermeture du bureau de la Fondation Al-Haramain aux Comores duquel j’étais l’adjoint de son directeur, Cheikh Ahmed Al-Amir, nous avons donné un montant d’argent au directeur de la Faculté Imam Chafiou, Dr. Saïd Bourhane Abdallah, qui est un des membres fondateurs de cette faculté. Nous lui avons informé que ce montant est un Waqf (Legs pieux) pour la Faculté et doit être investi à construire un bâtiment pour location ou être investi dans n’importe quel projet qui sera bénéfique à la Faculté, lit-on au début de cette longue correspondance.
Tout au long de son message, Mouhsin Bin Ali Al-Muhsin n’a fait que raconter les raisons ayant poussé Saïd Bourhane Abdallah à abandonner le projet. Il citera par exemple l’incapacité et l’incompétence de ce dernier dans ce domaine mais aussi son appréhension de perdre l’argent.
Trois motifs qu’aurait avancés l’ancien doyen de la faculté d’Imam Chafiou devant Abou Ayman, directeur de la Fondation Imar de l’époque si l’on se contente de cette même lettre.
J’ai donc demandé à Monsieur Abou Ayman de nous retourner cet argent car nous pourrions investir ce fond de waqf pour que ces revenus soitent utilisés dans des œuvres de bienfaisance aux Comores, à la Faculté Imam Chafiou et à des œuvres de bienfaisances en Afrique” a toujours confirmé l’auteur du courrier, avant de poursuivre que
effectivement, le directeur du bureau de la Fondation Imar aux Comores a reçu l’argent de Dr. Saïd Bourhane Abdallah et il me l’a remis.
Interrogé sur l’existence de la correspondance, Grand Mufti, Saïd Toihir Ben Ahmed Maoulana a confirmé avoir reçu celle-ci sans ajouter de commentaires.
Autre information révélée par l’ancien directeur adjoint du bureau de la fondation Al-Haramain, les revenus issus du waqf en question soient auraient permis d’offrir des dons aux Comores.
Premier pas d’innocence ?
Il a cité en guise d’illustration l’équipement en matériaux informatiques de la faculté Imam Chafiou et sa réhabilitation.
Vers la fin de la lettre, l’expéditeur demande aux autorités comoriennes de protéger les droits de soient Bourhane et de lui restituer sa dignité ternie à cause des accusations portées sur sa confiance et son honnêteté.
Pour le moment, Bourhane est placé sous contrôle judiciaire et privé de quitter le territoire. Une situation qu’il l’a obligé à démissionner de son poste de président de l’université avant la fin de son mandat. Cette correspondance jouera-t-elle en faveur de Bourhane ? Ce témoigne permettra-t-il de l’innocenter ? Attendons voir.