Fatima Mmadi, native de Mitsudje ya Hambu, se dit victime «d’une machination organisée par Me Issa Mhoutoir Mze», avocat à la Cour de Moroni. Ce dernier est accusé de «manigancer plusieurs coups pour soutirer de l’argent à la dame». Selon la plaignante, elle aurait engagé Me Issa Mhoutoir Mze, après consultation de Me Ibrahim Ali Mzimba, pour l’aider à retrouver ses documents d’identité auprès de l’ambassade de France.
«Mon père est Français, il nous a déclarés depuis que nous étions petits, mais mes frères, mes sœurs et moi n’avions pas des moyens pour poursuivre la procédure. Vers les années 2000, l’idée m’est revenue de lancer la procédure. Après un courrier que j’ai envoyé en France, on m’a répondu en 2013 et on m’a recommandé de suivre le dossier auprès de l’ambassade de France auprès de mon pays, mais aussi de faire recours aux prestations d’un avocat», a tout d’abord raconté Fatima Mmadi. Et de poursuivre : «accompagnée de mon mari, je me suis présentée auprès de Me Mzimba pour demander ses services. Ce dernier a pris mes documents et m’a conseillé d’aller voir Me Issa, qui, je pensais qu’il travaillait dans le cabinet de Me Mzimba».
Plus de 3 millions
Fatima M’madi poursuit que la rencontre avec Me Issa Mhoutoir Mze a été fixée au palais de justice de Moroni. «Je l’ai trouvé et il m’a dit de lui donner 200.000 francs pour frais d’ouverture du dossier. Je lui ai donné 190.000 francs ce jour-là car il m’a expliqué qu’il s’agissait d’une affaire un peu difficile», s’est-elle remémorée. Quatre mois après, Me Issa les avait appelés et leur a dit que le dossier serait en bonne voie et il va falloir verser 1.500.000 francs sinon les démarches seraient bloquées. «L’avocat avait dit qu’il ne pourrait même pas consulter les courriers envoyés, sachant que rien n’est payé. Il m’a dit que les 200.000 versés au début n’étaient qu’un frais d’ouverture du dossier et j’ai compris. Je lui ai remis 500.000 francs d’abord avant de compléter avec le 1 million qui restait», a-t-elle précisé
En 2016, Me Issa s’est présenté chez elle pour lui dire que le dossier est déjà arrivé et que tout était réglé mais qu’il fallait lui donner encore 1.500 000 francs sinon le dossier serait détruit. «C’est ainsi que j’ai lancé la procédure de prêt sur gage à Exim Bank avec de l’or que j’ai emprunté à Dzahani la Tsidje avec une amie», a-t-il expliqué, soulignant qu’on lui a accordé 1.200.000 francs et qu’elle lui a remis seulement un million.
La plaignante a tenu à préciser en outre que ce prêt était pour trois mois, qu’elle l’a remboursé en quatre ans avec 13 échéances qui lui ont valu 2.065.739 francs.Contacté pour réagir, Me Issa Mhoutoir Mze, le principal accusé, reste injoignable. Quant à Me Ibrahim Ali Mzimba, il a tenu à nier en bloc son implication dans l’affaire. Il dit qu’il a seulement conseillé à la plaignante de se recourir aux prestations de Me Issa.
Me Mzimba nie tout implication
«Comme je n’étais pas disponible, j’ai conseillé à la dame d’entrer en discussion avec un confrère, en la personne de Me Issa Mhoutoir Mze, qui est un ancien stagiaire de mon cabinet. Ce sont des choses qui se font entre confrères. Je le fais souvent, mais cela ne veut pas dire que je dois assumer les succès ou les échecs de mes collègues», a-t-il expliqué en niant avoir touché un rond concernant ce dossier.
Répondant ensuite à la question concernant les policiers qu’il a recommandé pour arrêter Fatima Mmadi, Me Ibrahim Ali Mzimba a fait savoir qu’il a demandé à la police de mettre au clair cette histoire dans laquelle il n’est pas impliqué. Fatima Mmadi regrette en effet le fait qu’elle est informée par l’ambassade de France à Moroni qu’elle est parmi les femmes recherchées pour trafic de documents.
Et pourtant elle ne connait rien car c’est son avocat qui faisait tout. Ainsi, «je demande la restitution totale de mon argent et des dépenses engagées. Je demande également que sois lavée auprès de l’ambassade France à Moroni car je ne suis pas trafiquante.Enfin je dénonce le coup mafieux organisé par Me Issa, dont je suis victime», a-t-elle déclaré à Al-watwan avant de convier la presse nationale pour partager la même histoire.