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Affaire foncière de Hadawa-dawa I Mwandzaza Mbwani revendique à tout jamais la propriété

Affaire foncière de Hadawa-dawa I Mwandzaza Mbwani revendique à tout jamais la propriété

Société | -   Nassila Ben Ali

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Mwandzaza Mbwani prévient l’ancien vice-président Idi Nadhoim, qu’il ne lâchera rien concernant l’affaire du terrain de Hadawa-dawa qui, “depuis le XVIè siècle appartient à Mwandzaza”. Documents à l’appui, les autorités locales appellent la justice à faire preuve de réalisme. Elles appellent également leurs voisins de Selea et Mwandzaza Djumbe qui, selon elles, auraient connaissance de l’histoire de ce terrain, à ne pas soutenir Idi et à préserver la paix.

 

Les autorités de la localité de Mwandzaza Mbwani ont convié la presse mardi 15 novembre au Foyer de l’orchestre BB Jazz, pour faire savoir leur position par rapport à l’affaire foncière leur opposant à l’ancien vice-président Idi Nadhoim.Cette affaire concerne le terrain dénommé Hadawa-dawa qui se situe entre Mwandzaza Mbwani, Mwandzaza Djumbe et Selea, dans la région de Bambao.


A cette occasion, Hassane Adili a fait l’historique de ce terrain qui, selon lui, appartient à Mwandzaza Mbwani depuis le XVIè siècle. “Ce terrain appartient à Mwinyi Nguzo de Wenya Fedezi de Ibangweni à Ikoni. Puis à Msa, puis à Mwandze Uma. Je tiens à préciser car il y a plusieurs Wenya Fedezi à Ikoni. Ce terrain appartenait à Wenya Fedezi d’ Ibangweni. Voilà pourquoi Zaki fils de sultan Saïd Ali l’avait réclamé au début mais a finalement compris que ce terrain ne lui appartenait pas, et il a abandonné”, a expliqué Hassane Adili, indiquant qu’en tant qu’arrière-petit-fils de Mwandze Uma, il a les documents attestant ces dires.

 

Hassane Adili a raconté que l’ancien vice-président revendique ce terrain disant qu’il l’a acheté avec Hector, un colon qui était aux Comores à l’époque. “C’est faux, Idi n’a rien acheté avec qui que ce soit, les documents qu’il a en sa possession sont également faux. Il a d’ailleurs impliqué la famille El-Maceli dans un temps, puis maintenant il veut impliquer nos voisins de Selea et Mwandzaza Djumbe lesquels nous appelons à faire preuve d’abnégation et de réalisme. D’ailleurs, nous tenons à rappeler à Idi que la partie du terrain qu’avait occupé Hector pendant un certain temps mesure à peu près 100ha, soit le 1/6 du terrain de Hadawa-dawa”, a-t-il détaillé, montrant que l’affaire est devant la justice et qu’après le tribunal de première instance, la localité de Mwandzaza Mbwani compte porter l’affaire devant la cour d’appel.

La justice a été saisie de l’affaire

Pour sa part, le chef du village, Ali Ahamada, lui aussi arrière-petit-fils de Mwandze Uma, souligne que la sous-région de Bambao ya Mbwani appartient à Ikoni et Mwandzaza Mbwani. “Depuis le rond-point de Ndruani en passant par Serehini, Mbashile jusqu’à là où se trouvent les hydrocarbures et l’ancien aéroport Moroni-Ikoni, tout cela appartient à Ikoni. Et depuis le même rond-point de Ndruani en passant la route nationale jusqu’à Selea et Mwandzaza Mbwani c’est Mwandzaza Mbwani. L’histoire en est témoin”, a-t-il fait savoir avant de poursuivre que le jour où Mwandzaza Djumbe a voulu construire son école primaire, il a fallu que les autorités de Mwandzaza Mbwani signe un acte de donation pour autoriser cela.


“Tout le monde connait l’histoire et l’origine de Mwandzaza Djumbe. C’est Mwandzaza yo Djumbe, parce que le roi, qui reconnaissait que ce terrain appartient à Mwandzaza, avait affecté ses employés dans cette partie et au fur et à mesure ils ont construit une localité. Mais comme c’était le roi on a rien dit. Mais nous interpelons le gouvernement que nos arrière-grands-parents ont été déportés et ont versé leur sang à cause de ce pays et de la région de Bambao.


Nous sommes prêts à mourir pour ce terrain. Nous interdisons ainsi Mwandzaza Djumbe et Selea de s’immiscer dans cette affaire. Nous sommes des voisins, nous nous sommes toujours entendus concernant ce terrain. Alors, qu’ils fassent attention”, a-t-il mis en garde, soulignant que seule la justice peut trancher.


Même son de cloche pour Saïd Hamid Saïd Maoulana, notable de la localité, qui, à son tour, répète que Mwandzaza Mbwani, uni comme un seul bloc, ne lâchera rien. “Nous lutterons comme l’ont fait nos ancêtres”, a-t-il lancé. Prenant l’image d’un être humain, Saïd Hamid Saïd Maoulana a montré que le terrain de Hadawa-dawa est le corps et Mwandzaza Mbwani en est la tête et “tant que la tête n’est pas coupée, le corps ne sera jamais sous emprise”.

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