Le juge de référé “heure à heure” saisi pour se prononcer sur la demande d’annulation de la décision jugée «illégale» prise contre Me Idrisse Mze Mogni a prorogé son délibéré au jeudi 30 juin prochain. Cette prorogation a été annoncée aux avocats, lundi matin alors qu’ils s’attendaient à une décision du magistrat suite à l’audience du mercredi 15 juin dernier.
A l’issue de celle-ci, le juge de référé, saisi d’une procédure “heure à heure”, avait remis sa décision au lendemain, le jeudi 16 juin. Arrivé à cette date, le magistrat a encore remis son délibéré à lundi dernier pour encore une fois le proroger au 30 juin. A l’annonce de cette décision, une assemblée générale des avocats a immédiatement été convoquée hier. Interrogé sur cette décision, le bâtonnier de l’Ordre des avocats s’est réservé de tout commentaire, mais à simplement manifesté son incompréhension.
«Une procédure de référé “heure à heure” renvoyée dans cinq jours et maintenant dix est inconcevable. Si la procédure est “heure à heure”, le juge doit rendre sa décision très rapidement, mais pas dans 15 jours». Au sujet de cette assemblée générale, Mohamed Abdouloihabi a déclaré que «c’est de là que nous prendrons une décision pour la suite à donner». Ce renvoi qui a l’allure d’un passe-passe «illustre le malaise qui règne au palais de justice entre magistrats et avocats et dont les autorités étatiques font semblant de ne rien comprendre», souligne-t-on.
Un sentiment de «malaise» entre magistrats et avocats
Rappelons que cette procédure de référé “heure à heure” (lire encadré) a été engagée par les avocats qui assurent la défense de Me Idrisse Mze Mogne. Objectif : annuler la décision prise par les chefs des juridictions qui lui ont interdit d’exercer sa profession d’avocat. Communiqué à l’intéressé le 31 mai dernier, le Conseil de l’Ordre a crié au scandale et a demandé aux chefs de juridiction de retirer «cette décision illégale qui souffre de défaut de qualité». Lors d’une entrevue avec la presse, le chef du barreau avait rappelé aux magistrats «qu’aucun juge, ni un greffier n’a le pouvoir de se prononcer en matière disciplinaire contre un avocat et de surcroît, l’assemblée générale des chefs des juridictions qui n’est pas une structure légalement existante, elle n’a alors pas le pouvoir de sanctionner un avocat».