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Affaire Me Idrisse Mze Mogne I Le procureur général saisit le Conseil de l’Ordre

Affaire Me Idrisse Mze Mogne I Le procureur général saisit le Conseil de l’Ordre

Société | -

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Cette convocation intervient quatre jours après la requête introduite, le 10 juin dernier par le procureur général. Elle a été signifiée à l’avocat incriminé, hier 13 juin et lui accorde un délai d’un mois pour affiner sa défense.

 

Le Conseil de discipline du Conseil de l’Ordre des avocats mercredi siegera le 13 juillet prochain où Me Idrisse Mze Mogne sera entendu. Cette convocation intervient quatre jours après la requête introduite, le 10 juin dernier, par le procureur général. Elle a été signifiée à l’avocat incriminé, hier 13 juin et lui accorde un délai d’un mois pour affiner sa défense.

Les manquements de leur confrère

Le chef du parquet général demande au Conseil de discipline de l’Ordre des avocats de constater et sanctionner les manquements de leur confrère. Sur cette saisine, le procureur général requiert au bâtonnier de constater que «les propos proférés par Me Idrisse Mze Mouigni, contre le procureur de la République, sur les réseaux sociaux et les ondes radios, constituent une faute professionnelle grave et une violation des termes du serment des avocats».Dans ce courrier, le chef du parquet général demande également au Conseil de discipline de «sanctionner ce comportement grossier et inapproprié avec la plus grande fermeté qui se doit». La saisine en ce jour du conseil de discipline du conseil est précédée d’une première sanction émanant du greffier en chef de la Cour d’appel.


Au cours de cette première sanction soutenue par une note signée par les chefs de juridiction, le greffier interdit à l’avocat d’exercer toute activité au palais de justice, que cela soit à la salle de l’audience, dans les chambres en conseil ou dans les cabinets des juges instructeur. Choqué et criant au scandale, le barreau estime que cette décision est émaillée de défaut de qualité, lors d’une entrevue avec la presse, le bâtonnier, Me Mohamed Abdouloihabi, a déclaré «qu’aucun juge n’en parlons plus un greffier n’a le droit ni le pouvoir de se prononcer en matière disciplinaire contre un avocat.»


Cette énième affaire opposant magistrats et avocats au palais de justice de Moroni témoigne du malaise profond existant entre ces deux corps. Lors de l’audience criminelle sur l’affaire de viol et de meurtre de la petite Faina Rahim, Me Idrisse Mzé Mogne, avocat de la partie civile a voulu débuter sa plaidoirie sur des versets coraniques. A sa prise de parole, le procureur de la République, sans être détenteur de la police de l’audience, a interrompu l’intervention de l’avocat en disant que «le grand cadi a interdit les références sur le Coran, que l’on se réfère du code pénal ou autre texte, mais pas le Coran». Suite à ces déclarations du parquet, l’avocat a laissé le micro sur pupitre et s’est retiré de la salle de l’audience.


Surpris de le voir sortir avant la fin de l’audience, les médias sociaux, l’ont interrogé sur ce qui s’est passé.Furieux, l’avocat a donné des déclarations qui, aujourd’hui le conduisent devant le conseil de discipline de son corps. Au sujet de cette saisine du procureur général, Me Idrisse Mzé Mogne a exprimé ses regrets. «Ces propos que j’ai tenus en dehors de la salle d’audience sont inappropriés, je n’aurai pas dû les tenir. Cependant, je suis humain, j’ai agi sous l’effet de la colère car j’ai préparé cette audience depuis un an et cette brusque interruption n’est pas passée inaperçue».

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