Lors d’une réunion de la chambre de conseil, la chambre d’accusation a émis une réponse favorable à la demande de l’avocat de Chamsoudine Soulé, l’autorisant à être hospitalisé. Suite à cette décision, le parquet général a donné l’ordre au gardien en chef de la maison d’arrêt de Moroni d’escorter l’inculpé avec deux agents jusqu’à la clinique où il recevra ses soins.
L’autorisation d’hospitalisation accordée à Chamsoudine Soulé date du samedi 26 août dernier. Cette décision résulterait de la « dégradation de l’état de santé » de l’inculpé pendant sa période de détention, une durée qui s’est étendue sur près de quatre mois. Son avocat, Me Hadji Chabane, a expliqué que « la situation carcérale difficile a exposé » son « client à diverses conditions peu propices à sa santé », et que « l’hospitalisation est devenue nécessaire pour lui permettre de recevoir les soins adéquats».

« Association de malfaiteurs…. »

La chambre d’accusation a, de son côté, stipulé que pendant son séjour à la clinique, Chamsoudine Soulé serait pris en charge par sa famille. L’affaire Nazra comprend un total d’environ cinquante inculpés, parmi lesquels figurent des cadres de Comores Télécom ainsi que le receveur central aux impôts. Les charges retenues contre ces individus comprennent « association de malfaiteurs, participation à un groupe criminel organisé, blanchiment d’argent, détournement de fonds publics, spéculation illicite, concussion, faux et usage de faux, ainsi qu’abus de fonction» présumés. Parmi les cinquante inculpés, huit étaient en détention provisoire en attendant leur procès. Parmi ceux-ci, Yasser Mzé Said, l’époux de l’inculpée principale dans cette affaire, a été remis en liberté provisoire.
Quatre autres inculpés ont reçu l’autorisation d’être hospitalisés, tandis que trois demeurent en détention à la maison d’arrêt. Rappelons que suite à des soupçons de fraude importants et à la complicité présumée de certains hauts fonctionnaires de la police, Nazra Said Hassane avait réussi à fuir le pays pour se réfugier à Madagascar en compagnie de sa famille. Toutefois, à leur arrivée à l’aéroport d’Ivato à Antananarivo, elle et sa famille ont été arrêtées, puis rapatriées à Moroni.