Le Tribunal de première instance de Moroni a renvoyé sa décision au 22 novembre dans l’affaire de la pyramide de Ponzi impliquant Nazra Said Hassani et de nombreux citoyens dont des cadres de sociétés d’Etat. Les débats qui ont eu lieu samedi 11 novembre à l’audience en présence des inculpés et de leurs avocats n’ont pas abouti à des réquisitoires du parquet sans doute à cause de la complexité de l’affaire et de l’insuffisance de certaines données cruciales à la manifestation de toute la vérité, selon nos informations.
Pour autant, la justice a reconnu «les faits d’association des malfaiteurs…des faits d’enrichissement illicite…de blanchiment des capitaux» pour toutes les personnes présentes à la barre, selon une source du parquet de la République. Le tribunal correctionnel a donc laissé les mis en cause livrer, tour à tour, leurs versions des faits, profitant de balayer les accusations de détournement de fonds publics.
Des charges abandonnées
Car, l’un des enjeux du procès était de savoir si les personnes placées en détention avaient «pris ou pas» de l’argent public à la caisse pour se servir dans l’opération montée par Nazra Said Hassani. Une question à laquelle les avocats des inculpés se sont empressés à répondre sans trop faire réagir le président du tribunal, selon nos sources.Ce dernier ne s’était pas opposé aux arguments présentés par les avocats de la défense. Il s’agit de la même position affichée tout au long de la procédure de mise en état avant le renvoi de l’affaire devant le tribunal. La justice a fini par abandonner les charges de détournements de fonds publics, probablement «faute de preuves».
Les doutes selon lesquels les accusés avaient pris de l’argent à la source n’ont pas été totalement levés bien que les établissements concernés ont assuré n’avoir été victime d’aucun préjudice financier. À Comores Télécoms, un rapport d’audit a blanchi les mis en cause bien que certains ont reconnu avoir participé aux opérations de fructification des sommes d’argent amassées par Nazra Said Hassani.
Un goût d'inachevé
Mais aucun trou financier n’a été décelé, selon des sources concordantes. La Meck-Moroni, via un communiqué, dit, elle aussi, n’avoir pas été impactée par l’affaire malgré les accointances supposées entre l’ancienne directrice générale et l’accusée principale.Au terme d’une journée d’audience, le tribunal a procédé à la main levée des mandats de dépôt qui pesaient sur certaines personnes dont l’agent comptable de Comores Télécoms et un receveur des impôts.Le statut de la principale accusée reste, par contre, en l’état. Pour certains milieux, l’affaire risque de laisser un goût d’inachevé.Les mis en cause seront poursuivis pour «participation à un réseau de malfaiteurs, d’enrichissement illicite, de blanchiment de capitaux» ? Le verdict attendu le 22 novembre. L’avocat de Nazra Said Hassani, Me Idrisse Mze Mogne, contacté par Al-watwan, n’a pas décroché le téléphone depuis deux jours.