logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Affaire Roukayat : une troisième commémoration dans un contexte de hausse des actes de violences contre les enfants

Affaire Roukayat : une troisième commémoration dans un contexte de hausse des actes de violences contre les enfants

Société | -   Sardou Moussa

image article une
La directrice insulaire du service d’écoute et de prise en charge des enfants victimes de maltraitances a Ndzuani, Fatima Bacar, a informé l’assistance que depuis le début de cette année, 50 dossiers de cas de violences sexuelles et de violence tout court contre des enfants mâles et femelles ainsi que des femmes ont été enregistrés par son service.

 

L’assassinat de la jeune Roukayat Mohamed a été, comme tous les ans, commémoré à Hombo (Mutsamudu), le dimanche 30 juin dernier. La cérémonie de cette troisième commémoration, faite de prières et de discours, s’est déroulée, comme d’habitude, sur le terrain de tennis du quartier, à quelques encablures du domicile de la victime, et de l’endroit où la fillette de cinq ans avait été retrouvée morte quatre jours après son enlèvement.  Roukayat, rappelons-le, est cette fillette qui a été enlevée devant son domicile à quelques minutes de la rupture du jeûne (c’était en plein mois sacré de Ramadhwani), le 26 juin 2016, puis retrouvée morte quatre jours plus tard à quelques dizaines de mètres seulement de là, près d’une rivière, dans le quartier de Hombo à Mutsamudu. Un suspect du nom de Bachir Warba, arrêté deux mois plus tard, croupit jusqu’à présent en prison, en attendant d’être jugé. Comme à chaque commémoration, la famille de la défunte a une fois de plus regretté « la lenteur de la justice ». Dans son intervention, la directrice insulaire de la promotion du genre, Sittina-Echat Salim, a fait savoir que cette lenteur est due, selon les explications qui lui auraient été fournies par la justice, au fait que «certaines pièces manquent au dossier ». 


Il faut rappeler que c’est le ministère public qui s’est, dès le début, saisi de cette affaire, et la famille de la petite n’a donc jamais jugé utile de se constituer partie civile et d’engager son propre avocat dans cette affaire. A l’occasion de la précédente commémoration, l’année dernière, un des oncles de Roukayat s’était déjà dit surpris que « le dossier » ait été « renvoyé en appel, alors qu’à notre connaissance, aucun jugement n’a été prononcé en première instance depuis les deux ans qu’il y était ».


Il faut surtout souligner que cette troisième commémoration intervient dans un contexte où, dans l’île de Ndzuani, les violences à l’encontre des enfants et des femmes sont exacerbées. La directrice insulaire du service d’écoute et de prise en charge des enfants victimes de maltraitances, Fatima Bacar, a informé l’assistance que depuis le début de cette année, 50 dossiers de cas de violences sexuelles et de violence tout court contre des enfants mâles et femelles ainsi que des femmes ont été enregistrés par son service. Et comme pour enchantement, ce mardi, dans les ruelles de la médina de Mutsamudu, un violeur d’enfants, multirécidivistes et plusieurs fois déjà condamné pour ces faits, a été surpris à temps en train de s’en prendre à une fillette de six ans, en plein milieu du chemin.

 

Commentaires