Rendue dans la soirée d’hier, lundi 17 décembre, cette décision de la Cour de Sureté de l’Etat a condamné, le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed Hassane El Barwan, et Fakridine Djaffar à 7 ans de détention criminelle. Quant à Absoir Ali, Sadam Toihir, Siradjidine Ben Mahamoud, Kamalidine Saïd Ali, Ahmed Ali Saïd, Mohamed Ali Saïd et Dahalani Sihaka, la Cour a prononcé une peine de cinq ans de détention, dont trois ans avec sursis. Rendue publique à l’issue de la reprise de l’audience, cette décision est assortie d’une période de remise de peine de dix ans au profit d’Ahmed Soulé, cinq ans pour Fakridine Djaffar et trois ans pour Absoir Ali.
Le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed Hassane El Barwan
Quant au député Tocha Djohar, la Cour de sureté lui a ôté toute possibilité d’espérer une remise de peine. Cette décision rendue hier par Abdou Abdallah a prononcé le retrait des droits civiques de l’élu de la Nation pendant une période de dix ans, et de trois ans à l’encontre du secrétaire général du Juwa.
Au sujet des autres accusés considérés comme étant les commanditaires de cet agression, la Cour a déclaré l’ancien ministre de la Justice, M’madi Ali et le porte-parole du Juwa, le docteur Chacour Ahmed, coupable des faits qui leurs sont reprochés.
Bénéfice du doute
Déclarées coupables, ces deux personnalités ont, respectivement, été condamnées à un an d’emprisonnement dont quatre et huit mois fermes. Ayant passé les quatre mois en détention provisoire, la Cour a immédiatement ordonné la levée du mandat de dépôt qui pesait sur l’ancien ministre de la Justice.
En dehors de ces peines d’emprisonnement, la Cour a prononcé la relaxe de dix personnes au bénéfice du doute, dont Henri Alphonse Mlanao, trésorier adjoint du Juwa. Sur cette décision, la Cour a également ordonné la restitution immédiate des effets personnels de l’ensemble des accusés ayant bénéficié la relaxe.
Au sujet de la condamnation du député Tocha Djohar, le commissaire du gouvernement a, au cours de ses réquisitions, soutenu que cet élu de la Nation «est celui qui a organisé ce coup et a manipulé ces jeunes en leur rassurant que le secrétaire général du parti a donné l’ordre de passer à l’acte».
Cette décision a suscité de nombreuses interrogations concernant l’absence de Tocha Djohar et d’un dénommé Salami alias capitaine. Ahmed Hassane Elbarwan a souhaité comprendre pourquoi le député n’a jamais été inculpé et placé en détention comme tout le monde, après avoir été entendu le 14 novembre par le juge d’instruction, à plus d’un mois de la levée de son immunité parlementaire. «Il a seulement été entendu comme témoin et a pu facilement prendre la fuite pour échapper à la justice», a soutenu l’ancien ministre de l’Intérieur.
Toujours par rapport à ce fameux dénommé Salami alias capitaine, deux des accusés, Ahmed Soulé et Fakridine Djaffar ont déclaré à la Cour l’avoir vu dans les locaux du groupement d’intervention de la police nationale, au ministère de l’Intérieur.