Arrêté à Ndzuani, le principal suspect présumé de l’agression du sergent Ali Radjabou est déféré au parquet hier matin. Aussitôt arrivé, le suspect est présenté au juge d’instruction pour être entendu au même titre que les 16 personnes mentionnées dans le réquisitoire introductif du procureur de la République. Selon le chef du parquet de la République de Moroni, le déferment effectué le lundi matin est une première étape d’une longue liste des personnes impliquées dans cette affaire. Présentés au magistrat instructeur à l’issue de cette première séance interrogatoire de première comparution, les quatre suspects, à savoir, le secrétaire général du parti Juwa, Ahmed Hassane El Barwane, le porte-parole du même parti, Dr Ahamed Abdou Chakour, le trésorier adjoint du parti, Alfonse Mlano et l’ancien ministre de la justice, M’madi Ali, son placés en détention provisoire par le juge d’instruction.
A l’issue de ces interrogatoires de première comparution, le juge d’instruction a inculpé les quatre hommes politiques de complicité de tentative d’assassinat, de complicité de coups et blessures volontaires sur la personne d’Ali Radjabou et d’association de malfaiteur. En ce qui concerne les autres suspects, leur inculpation repose sur une tentative d’assassinat, coups et blessures volontaire. Le juge a également ordonné leur placement en détention provisoire. Interrogé sur cette procédure en cours, le procureur de la République a déclaré que dans cette liste de seize personnes visées par son réquisitoire introductif figure deux catégories d’inculpés, les exécutants et les commanditaires. «Je l’ai bien signalé lors de mon entrevue avec la presse qu’il s’agit d’un projet d’assassinat bien organisé et toutes les personnes impliquées de près ou de loin seront poursuivies en justice», a-t-il rappelé.
Le parquetier de Moroni n’a pas omis de mettre en avant que «d’autres supposés commanditaires de cette agression sont en cavale et hâtivement recherchés par la justice et toutes les frontières sont soigneusement contrôlées». Selon le parquetier, ces personnes sont en cavale car elles se reprochent quelque chose. «Nous avons un régime de présomption d’innocence, leur cavale nous laisse croire qu’elles sont liées à cette agression», va-t-il déclarer.
L’agression en question n’est autre que celle perpétrée contre le sergent de la gendarmerie nationale, Ali Radjabou, survenue le jour du référendum, le lundi 30 juillet dernier. Ce père de deux enfants s’est vu sectionné la main et recevoir également «neuf coups de couteaux dont sept au niveau de la tête et deux au niveau des membres inférieurs».