Trois mois après l’affaire du commerçant d’origine «arabe» qui avait été accusé de viol et de séquestration sur une masseuse, la justice a encore dans le viseur un ressortissant étranger, accusé d’agression sexuelle sur mineur. Un homme blanc, de nationalité française selon nos informations, est en effet incarcéré à la maison d’arrêt de Moroni depuis quelques jours.
Ce placement en détention provisoire intervient après l’inculpation pour les faits suivants : «agression sexuelle, plus particulièrement des attouchements sexuels et acte sexuel contraire aux bonnes mœurs». Les faits se seraient produits courant 2023. La victime, dont le témoignage a permis d’ouvrir cette enquête, est originaire de la ville de Vuvuni dans la région de Bambao.
Le jeune était âgé de 17 ans au moment où son présumé agresseur commettait ce dont il est accusé. Selon les informations fournies par le service d’écoute et de prise en charge des enfants victimes de violence de Ngazidja, l’homme âgé d’une soixantaine d’année vit aux Comores depuis plus d’un an. «Il vivait à Ndzuani, puis à Mwali avant de s’installer à Ngazidja. Mais dans les îles, personne ne l’avait dénoncé. Apparemment, il cherche à se rapprocher des familles vulnérables», a confié le chef du service d’écoute, Mradabi Mziarani.
Jusqu’à 20 ans de réclusion
A Moroni, le sexagénaire résidait au nord, à la Coulée. Il déménagera par la suite pour s’installer à Vuvuni. «La victime nous a confié que pour un début, le vieux l’invitait à dormir ensemble et voulait qu’ils se donnent des câlins, probablement pour bien le préparer. Mais ces agissements déplaisaient au jeune qui est allé en parler à sa maman.
C’est grâce à son témoignage que la gendarmerie a mené ses recherches, lesquelles ont abouti à l’interpellation de l’homme», a détaillé Mradabi Mziarani, joint au téléphone par Al-watwan, hier jeudi. La victime a ensuite révélé que le présumé auteur détestait que ses visiteurs pratiquent des actes de dévotion telle que prière ou jeûne. Des informations indiquent aussi qu’il faisait venir à Ngazidja des jeunes depuis les autres îles.
Contactée à ce sujet, l’ambassade de France a fait savoir qu’elle n’a pas été sollicitée pour une protection consulaire. «La protection consulaire ne peut s’appliquer que dans le stricte cadre de la Convention de Vienne, sans interférer sur le cours de la justice du pays», a répondu la chancellerie. En cas de condamnation, cet homme risque jusqu’à 20 ans de réclusion, selon le code pénal en vigueur.
Rappelons qu’il y a plus d’un an, un autre ressortissant français, un enseignant de l’Alliance française de Fomboni, avait été visé par des plaintes pour agressions sexuelles. En juillet 2022, des vidéos à caractère sexuel montrant des anciens étudiants (elles étaient âgées de 21 et 24 ans) avaient fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des vagues d’indignation. Mais le mis en cause se trouvait déjà en France au moment de la diffusion de ces vidéos.