La chambre d’accusation s’est réunie, dans la matinée d’hier jeudi 10 mars, pour examiner l’appel interjeté par le procureur de la République sur l’ordonnance de refus d’informer de l’affaire d’agression sexuelle sur mineurs dont l’ancien directeur technique national (Dtn) de la Fédération de football des Comores (Ffc), Youssouf Ahamada Bachirou, alias Fundi Dakota est mis en cause.À l’issue de cette audience, cette juridiction de second degré a infirmé l’ordonnance rendue par la juge d’instruction, le mercredi 9 mars, et a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire contre l’ancien Dtn et entraineur.
Décision prise par la magistrate
Cette décision rendue par la chambre d’accusation a complètement anéanti la liberté qu’avait joui en moins de 24 heures l’ancien Dtn qui devrait se mettre à la disposition de la justice. Notons qu’après avoir effectué sa garde-à-vue, l’entraineur de football est déféré au parquet et présenté au juge d’instruction. Aussitôt présenté à la magistrate instructrice, l’entraineur a recouvert sa liberté après 48 heures de garde à vue car la juge d’instruction a rendu une ordonnance de refus d’informer.
Cet acte posé par la magistrate ne signifiait pas que l’ancien Dtn de la Fédération de football des Comores (Ffc) est innocent ou coupable des faits qui lui sont reprochés. De part cette décision, la magistrate voulait dire qu’elle ne pouvait pas engager des poursuites contre l’entraineur car les faits sont prescrits. Et elle ne pouvait pas poser un acte de procédure sur cette affaire.
Du coté du parquet, le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, auteur de la poursuite n’était pas convaincu du bien fondé de la décision prise par la magistrate et a interjeté appel sur cette ordonnance. «Cela signifie que la chambre d’accusation est saisie pour trancher et dire qu’il y a prescription des faits reprochés à Dakota, comme c’est la vision du juge d’instruction ou si on peut encore poursuivre». Quant à Me Moudjahidi Abdoulbastoi, un des avocats des victimes de l’ancien Dtn a déclaré être «choqué» par cette décision rendue en première instance. Cette vision du juge d’instruction de constater la prescription des faits n’est pas celle défendue par le parquet. Notons que ces faits d’agression sexuelle de surcroît commis sur une personne de sexe masculin restent un sujet tabou dans toutes les sociétés en particulier aux Comores.
Faisant référence à la plainte
Rappelons que l’ancien Dtn est arrêté tôt dans la matinée du lundi 7 mars à son domicile et placé en garde-à-vue à la gendarmerie de Moroni suite à une dénonciation d’agression sexuelle présumée. Cette affaire a été rendue publique suite à une vidéo postée sur le réseau social Facebook dans laquelle Simba Khaled accusait publiquement son entraineur et oncle de l’avoir violé alors qu’il n’était âgé que de 14 ans. Après avoir déposé sa plainte au parquet de la République de Bobigny et à Moroni, les enquêteurs ont convoqué Simba Khaled pour faire sa déposition.Lors de son retour en France, sur la route de l’aéroport, Simba Khaled aurait fait objet «d’agression par des hommes armés de tronçonneuses et lui ont proféré des menaces en lui faisant référence à la plainte qu’il a déposé contre l’entraineur», d’après son avocat.