Poursuivi pour “agressions sexuelles” présumées sur mineurs de sexe masculin, Youssouf Ahamada Bachir, alias Fundi Dakota, ancien directeur technique national (Dtn) de la fédération de football des Comores et entraineur de foot, se retrouve en détention provisoire depuis la fin de la journée du jeudi 10 mars.Cette privation de liberté dont fait objet l’ancien Dtn est survenue suite à l’appel interjeté par le parquet de la République de Moroni contestant la décision du juge d’instruction qui refusait d’engager les investigations dans cette affaire “de viol” présumé. Cette décision de la magistrate instructrice attaquée par le parquet est une ordonnance de refus d’informer en date du mercredi 9 mars.
Sur cet arrêt, la chambre d’accusation a décidé que les faits reprochés à l’ancien Dtn ne soient pas prescrits et que le juge d’instruction doit procéder aux investigations. “L’affaire est donc confiée à un autre juge”, selon une source proche du dossier. Cependant en attendant de connaitre la décision du magistrat instructeur, cette juridiction de second degré a délivré un mandat d’arrêt contre l’ancien Dtn. Selon le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, Fundi Dakota “s’est rendu volontairement après avoir résisté quelques heures”. Présenté au nouveau magistrat, l’ancien Dtn est inculpé et placé sous mandat de dépôt.
La prescription ou non des faits
Interrogé sur cette décision, Me Moudjahidi Abdoulbastoi, un des avocats constitués pour défendre les intérêts des victimes de l’ancien Dtn a déclaré que “la chambre d’accusation a fait bonne lecture de l’article 82 du code de procédure pénale. Nous nous félicitons de cette décision et nous encourageons le travail fait par le parquet sur ce dossier”. Dans son intervention, l’avocat a ajouté “grâce aux efforts du procureur de la République de Moroni, nous avons évité un déni de justice et la lumière sera faite sur cette affaire pour le bien de tous”. Rappelons qu’après avoir effectué sa garde-à-vue, l’entraineur de football avait été déféré au parquet et présenté au juge d’instruction. Aussitôt arrivé au cabinet de la magistrate instructrice, l’entraineur a recouvré sa liberté après 48 heures de garde-à-vue car la juge d’instruction a rendu une ordonnance de refus d’informer.
Cet acte posé par la magistrate ne veut pas dire que l’ancien Dtn de la fédération de football des Comores (Ffc) était coupable ou innocent dans cette histoire d’agressions sexuelles sur des mineurs de sexe masculin, mais plutôt que les faits sont prescrits. De part cette décision, la magistrate voulait dire qu’elle ne pouvait pas engager des poursuites contre l’entraineur et qu’elle ne pouvait pas poser un acte de procédure sur cette affaire.Le parquet a interjeté appel à cette décision. La chambre d’accusation a départagé les deux magistrats concernant leurs divergences sur la validité de la prescription ou non des faits reprochés à l’entraineur.