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Agriculture : Un insecte attaque la vanille et commence à faire des dégâts

Agriculture : Un insecte attaque la vanille et commence à faire des dégâts

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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La cochenille du vanillier, un insecte piqueur-suceur de sève attaque la vanille. Il a été détecté depuis un mois par l’Inrape. Les agriculteurs eux, disent avoir décelé des signes depuis quelques mois. Ces derniers temps l’invasion a un impact majeur. Des parcelles dans les villages de Selea dans la région de Bambao et Hetsa dans le Hambu sont décimées à 90%.

 

La vanille se porte mal. Des insectes appelés cochenille du vanillier, l’ont attaqué sévèrement. C’est une espèce jusque là inconnue aux Comores. Actuellement aperçus à Ngazidja, ces insectes redoutables peuvent décimer la vanille au bout de 2 à 3 ans. La situation actuelle à Ndzuani et Mwali n’est pas encore  connue. Selon le Dr Issa Mze Hassani, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape), les diagnostics vont se poursuivre  pour voir où en est la situation globale ici et dans les autres îles.

Le chercheur explique qu’il s’agit d’une espèce “qui pique la vanille au sein de la liane et des feuilles et par la suite la liane et les feuilles jaunissent, au bout de quelques mois la liane va disparaitre” fait-il savoir. 

Pour sa part, le directeur général de l’Inrape, Mze Abdou Azali, souligne que ce ravageur est très dangereux dans la mesure où il peut causer des pertes allant jusqu’à 100%.  “Si on n’agit pas à temps, elle peut occasionner de lourdes pertes”. Dans ses explications, le directeur de l’Inrape ajoutera qu’une parcelle peut être complètement anéantie et cela peut réduire les rendements de la vanille à 10%.

Limiter la propagation

Informé par les agriculteurs de l’invasion de ces insectes depuis un mois, l’Inrape a envoyé des équipes sur le terrain pour évaluer la situation. Les équipes se sont rendu compte que la cochenille du vanillier commençait à faire des dégâts dans les régions productrices de vanille. Les régions les plus touchées sont les régions de Bambao et Hambu. “Cinq terrains dans les régions de Bambao, Hambu, Mbadjini, Hamahame et Mbude ont été passés au peigne fin. Heureusement, Mbadjini semble être épargné, par contre à Sélea ya Bambao notamment et Hetsa ya Hambu, les parcelles sont décimées à 90% “ précise le chercheur Issa Mze Hassani. Par ailleurs, l’Inrape est en train de mener une étude pour voir comment limiter les dégâts, mais aussi  la propagation de l’espèce.

 

 

Nous allons mettre des zones en quarantaine, et sensibiliser les agriculteurs pour limiter les échanges et l’introduction des vanilliers d’une zone à une autre. Les agriculteurs doivent adopter un certain comportement en cette période. Ils sont tenus d’arracher toutes les lianes atteintes et les brûler. Nous allons également prodiguer des conseils  aux  agriculteurs sur les méthodes culturales, ajoutera le directeur de l’Inrape.

 

Ce dernièr entend faire une étude très poussée dans toutes les zones et toutes les parcelles afin de cartographier toutes les zones infestées dans l’objectif de limiter les dégâts et éviter que la maladie ne se propage.
“L’étude a été effectuée actuellement à Ngazidja et la semaine prochaine nous allons envoyer des équipes à Ndzuani et Mwali pour évaluer la situation ” souligne le directeur Mze Abdou Azali.

Adopter une lutte biologique

Selon le chercheur, Issa Mze Hassani cette maladie peut être traitée chimiquement. Toutefois, l’Inrape n’entend pas utiliser des produits chimiques surtout que le produit utilisé actuellement est un pesticide banni dans les pays de l’Union européenne. “Nous voulons adopter une lutte biologique en cherchant des parasitoïdes naturelles, surtout que notre vanille est bio” précise-il.

Il ajoutera que la lutte biologique est primordiale car il n’ya pas de conséquence néfaste pour les consommateurs et pour l’environnement. Et cette lutte biologique peut prendre entre 3 et 5 ans en fonction des cas. “Si on n’agit pas rapidement, notre vanille peut disparaitre d’ici 3 à 4 ans” conclut le directeur général de l’Inrape. Prudence !


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