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Agriculture urbaine I L’association «Développons-nous» sème les graines de l’autonomie alimentaire

Agriculture urbaine I L’association «Développons-nous» sème les graines de l’autonomie alimentaire

Société | -   Nakib Issa

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À Irungudjani, l’association Adn lance un projet d’agriculture urbaine pour promouvoir l’autonomie alimentaire, sensibiliser à une alimentation saine et lutter contre la vie chère en milieu citadin.


L’association «Développons-nous» (Adn) a organisé, le mardi 17 juin à Irungudjani (Moroni), une réunion d’échange et de sensibilisation autour de l’agriculture urbaine. Cette rencontre a aussi été marquée par une distribution de plantes agricoles, afin d’inciter les habitants à cultiver dans leurs espaces citadins. Selon la présidente de l’association, Hadidja Salim, ce projet vise à encourager la culture de légumes tels que la tomate, le persil ou le piment dans des lieux restreints : balcons, toits, jardins ou même simples récipients.

«L’objectif est de renforcer l’autonomie alimentaire des familles, réduire les dépenses liées à l’alimentation et, à terme, contribuer à la lutte contre la vie chère et la pollution», a-t-elle fait savoir. Elle a insisté également sur la nécessité de changer les mentalités face à la dépendance aux produits importés, souvent coûteux et parfois nocifs pour la santé. Des experts présents à la réunion ont mis en avant l’importance d’une alimentation saine et équilibrée.

Enjeux sanitaires

L’ingénieure en agroécologie, Mounira Mohamed, a rappelé qu’une bonne santé passe par une bonne nutrition, et que « manger beaucoup ne signifie pas bien manger». Selon elle, les légumes jouent un rôle essentiel dans l’apport nutritif, à condition qu’ils soient cultivés dans de bonnes conditions. «De nombreux agriculteurs ignorent encore les bonnes méthodes de culture. Ce n’est pas l’usage des produits de croissance qui est dangereux en soi, mais leur mauvaise utilisation», a-t-elle averti. Elle a aussi alerté sur les maladies cardiovasculaires provoquées par la consommation excessive de légumes traités chimiquement.


Le projet d’agriculture urbaine porté par Adn se décline en trois phases : une phase de sensibilisation, une phase pratique et une phase d’accompagnement personnalisé. Farouk Anouoir, responsable administratif et financier de l’association, a expliqué que «les bénéficiaires ont d’abord exprimé leurs choix de cultures. Ensuite, des visites à domicile seront organisées avec nos techniciens pour évaluer les espaces disponibles et recommander les plantes adaptées à chaque environnement». À travers cette initiative, Adn espère étendre la pratique de l’agriculture urbaine dans d’autres quartiers, voire à l’échelle nationale, en misant sur l’autonomie, la santé et la résilience face à l’insécurité alimentaire.

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