«Nous sommes une petite Nation sur cette terre, mais aujourd’hui, nous dirigeons la plus grande institution africaine. Nous avons souhaité venir à Ndzuani pour vous adresser nos vœux à l’occasion de l’Aïd el Adh-ha, après l’avoir célébré officiellement à Ngazidja. Sachez que nous sommes des musulmans et que nous sommes unis par le lien du sang et de la religion. Nous ne formons qu’un seul peuple et nous devons continuer à rester unis », a déclaré le président de la République, après avoir dirigé la prière du vendredi à la mosquée de la médina de Mutsamudu, le 30 juin dernier. C’est la deuxième fois que le chef de l’Etat fréquente cette mosquée de la médina de Mutsamudu, la première remontant à avril de l’année dernière.
Les doléances du prêcheur de la mosquée
Les fidèles ont répondu présents. La particularité de cette mosquée, c’est qu’elle est nichée au cœur du lieu de naissance de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, opposant d’Azali Assoumani, incarcéré depuis cinq ans dans le cadre du programme de vente des passeports. Sans prononcer son nom, le prêcheur du jour, Cheikh Mouhammad Djaanfar Saïd Caambi a imploré la clémence du chef de l’Etat en faveur de ce dernier et d’autres. «C’est une joie de célébrer l’Aïd en bonne santé. C’est également une occasion d’accueillir le président de la République, qui est également le président en exercice de l’Union africaine, à Mutsamudu pour la prière.
Nous avons profité de sa présence pour lui faire part des souffrances qui affligent les habitants de la ville. Certains se plaignent souvent de sa politique, mais n’osent pas lui exprimer leurs doléances en face», a affirmé le prêcheur. Puis d’ajouter : «Nous avons pris l’initiative de demander au président la libération des enfants et des concitoyens de la ville de Mutsamudu qui sont détenus depuis longtemps. Nous prions pour qu’il réponde favorablement à notre requête. Ce n’est pas le seul problème que nous rencontrons, mais c’est le plus urgent. Il est venu nous tendre la main de l’Aïd et nous ne souhaitons pas nous engager dans un bras de fer ».
Lors de son intervention, le président n’a pas donné une réponse directe à la requête du hatub, mais a préféré répliquer par une pirouette, déclarant qu’il «ne savait pas lire une lettre non écrite », suggérant peut-être qu’il attendait une demande écrite de grâce.Le discours du chef de l’Etat a aussi été perturbé par un incident, provoqué par un malade mental, qui avait pénétré dans la mosquée avec un fil électrique, mais qui a été vite maîtrisé par la sécuritén