Ce mardi (hier) est une journée particulière, ici à l’Aéroport Internationale Moroni Prince Saïd Ibrahim. Il est presque 10h du matin, quand commence le ballet incessant des vols internationaux. Nous sommes au début de la haute saison. En cette période, une journée comme telle, un avion décolle ou atterrit, presque à chaque quart d’heure à l’Aimpsi.

C’est le coup d’envoi des vacances d’été marquant le début d’une période de grande affluence de nos vacanciers, communément appelé ici les «Je viens». Cette année, il y a un engouement particulier, comme en témoignent les chiffres aéroportuaires faisant état d’un flux de 800 voire 1.000 passagers par jour, alors que nous ne sommes qu’au début de la période estivale.

Rien que le seul mois de juin de cette année, ils sont 9.802 passagers à s’être enregistrés à la police des frontières de l’Aimpsi (Aéroport International de Moroni Prince Saïd Ibrahim) à leur arrivée. «Nous avons un taux de croissance de 11%. Depuis le milieu de l’année 2016 que je suis en fonction, nous avons senti qu’il y a une augmentation significative», a indiqué Yasser Ali Assoumani, directeur général des aéroports des Comores (Adc). Ce qui explique une augmentation du nombre de passagers. 

La fréquence du trafic toujours dans cette période reste soutenue, avec une rotation par jour pour les compagnies desservant notre aéroport, à en croire le patron des aéroports du pays. Il arrive que des compagnies aériennes comme Kenya Airways ou Air Madagascar programment deux rotations journalières. La France reste, de loin, le principal pourvoyeur des vacanciers dont les compagnies s’en raflent, même celles qui n’ont pas l’habitude de lorgner directement sur le marché français, à l’image d’Air Tanzanie.

Malgré les dispositifs spécifiquement pris en cette période de grandes vacances par toutes les entités intervenant dans la plate-forme aéroportuaire, les deux aérogares dont dispose cet aéroport principal du pays sont vite débordées et semblent être exiguës pour contenir le flot des vacanciers.

Contre tout attente, l’enregistrement se déroule sans cohue ni bousculade.  «Les passagers se réjouissent, car nous avons pris les dispositions nécessaires pour qu’il n’y ait ni vol ni égarement de bagage», rassure patron des lieux, selon qui, des agents du service d’exploitation sont déployés pour assister les passagers qui en ont besoin. «Je suis venu passer les vacances. Je me sens bien chez moi. Je suis très apaisée. J’aime mon pays et je serais toujours là. On est bien aux Comores en tout cas. On est bien accueilli. J’étais là l’année dernière et cette année je suis encore là», s’est réjouie Abdallah Achata, croisée dans la salle d’arrivée.

Même satisfaction pour Damed, un autre vacancier qui dit être résident en France il y a déjà 7 ans. «Aujourd’hui, j’ai décidé de venir visiter ma famille, Dieu merci. En France où nous résidons, il y a ceux qui travaillent, comme il y a ceux qui n’ont pas de travail. Pour ceux qui ont du travail, ils ont eu naturellement les moyens de venir rendre visite à leur famille (…) Nous sommes ravis d’arriver enfin à destination car le trajet a été long», a-t-il fait savoir, ajoutant qu’il sait que beaucoup de Comoriens sont enchantés de l’arrivée de leurs proches.

A noter que dans cette période, le pays est pris dans une sorte de frénésie et vit à la cadence de cérémonies coutumières. Pour se mettre à l’évidence, il faut se rendre à l’aéroport pour voir  les cortèges qui se forment  et l’ambiance festive qui accompagne les futurs mariés vers leurs localités respectives. A ce rythme, la saison estivale s’annonce alléchante, pour le plus grand bonheur des compagnies aériennes, et les activités commerciales de la place. 

 M. Mbaé