Lors de la célébration de la journée internationale de l’aviation civile, le vice-président chargé du ministère des Transports a insisté sur l’ouverture du secteur aérien aux compagnies aériennes étrangères. Hier, le secrétaire général de cette vice-présidence, Saïd Salim Dahalani nous a accordé un entretien pour passer en revue les compagnies étrangères qui ont exprimé leur souhait de  travailler aux Comores. 

Saïd Salim Dahalani a précisé la politique tracée par le chef de l’Etat dans le secteur aérien, qui consiste à faciliter le déplacement des comoriens entre les îles et à l’international. Selon lui, le gouvernement a mis de côté l’idée d’une compagnie aérienne nationale. Mais plutôt, il a engagé une politique de libéralisation du secteur aérien, pour attirer les compagnies internationales.

Vigor Aviation et Ndzuani Air pour le transport domestique

 

Suite à cette politique, plusieurs compagnies de renommée internationale ont déjà manifesté leur souhait de faire leur entrée dans le marché comorien. Il y a ceux qui poursuivent les démarches, mais d’autres ont choisi de faire machine arrière, a-t-il précisé.

Mais revenons sur le transport domestique, véritable plaie des comoriens désirant aller d’une île à l’autre. Du côté du transport inter-île, le secrétaire général a fait part des gardes fous mis en place par l’Organisation internationale de l’aviation civile (Oaci) pour accorder l’exclusivité du transport domestique aux compagnies nationales. C’est pour cette raison que des compagnies de droit comorien ont vu le jour.

Proscrire les longues escales

Il a annoncé la création de la compagnie aérienne nationale dénommée “Vigor aviation”. Selon lui, ce nouveau né a déjà obtenu ses autorisations auprès de l’aviation civile comorienne et s’apprête à faire venir ses appareils d’ici peu de temps pour assurer le transport inter-île. “De notre côté tout est prêt, l’avion peut venir même demain”, dira-t-il.

La deuxième personnalité de la vice-présidence a ensuite annoncé la création d’une autre nouvelle compagnie aérienne dénommée “Ndzuani Air”. Une compagnie aérienne de droit comorien qui viendra aussi assurer le transport inter-île.
Quant à la question de la capacité de notre aéroport à faire face à ces grandes compagnies aériennes, Saïd Salim Dahalani a répondu que durant la haute saison de l’année dernière, les autorités compétentes ont pu constater certaines difficultés et des solutions ont été apportées.

Par rapport au problème des comptoirs, l’ancienne aérogare, qui assure actuellement les lignes internes, sera prête à épauler l’actuelle aérogare en cas de besoin. Pour la question de l’enregistrement, l’aéroport vient de passer de 2 Go de connexion internet à 10 Go avec une autonomie au niveau de l’électricité. “C’est seulement ces trois points qui étaient à l’origine des files d’attentes à l’aéroport en période de haute saison, et à partir de l’année prochaine, on n’aura pas de soucis”, a longuement expliqué le secrétaire général.

Ce dernier a rappelé que lors d’une réunion qui a eu lieu en Arabie Saoudite, les autorités saoudiennes ont évoqué la possibilité que  leur compagnie nationale desserve l’Union des Comores. Mais depuis cette annonce, aucune délégation ne s’est présentée auprès des autorités nationales pour formaliser cette demande d’ouverture d’une ligne entre Moroni et Djeddah. Toutefois, il a cité d’autres compagnies qui sont plus entreprenantes.

En commençant par South African Airways dont une délégation conduite par l’ambassadeur de la République d’Afrique du Sud à Moroni s’est adressée au ministère des Transports pour exprimer son souhait de voir l’ouverture d’une ligne Moroni-Johannesburg et à destination de tous les pays du monde.

Réactiver les liens entre Moroni et Johannesburg

Selon le secrétaire général cette demande n’était pas limitée au niveau du transport aérien, mais d’autres domaines comme le tourisme et les échanges commerciaux ont été à l’ordre du jour. L’objectif évoqué par les autorités sud-africaines est de réactiver les échanges de longue date entre les deux pays.
Il a cité aussi la délégation de la compagnie Turkish Airlines. Turkish Airlines est classée en 12èmeposition au niveau international des cent meilleures compagnies aériennes par l’organisme britannique indépendant Skytrax.

Après une visite à  l’Aimpsi pour s’assurer de la ( bonne)  prise en charge de leurs appareils, la compagnie a dit être intéressée et les démarches sont en bonne voie pour que d’ici le début de l’année prochaine la compagnie commence à desservir les Comores. 

Air Mauritius, qui se positionne à la 73ème place au niveau mondial et 3ème du continent africain a aussi frappé à la porte de l’Union des Comores. Selon Saïd Salim Dahalani toujours, une équipe de cette compagnie s’est présenté auprès du ministère des Transports pour faire part de l’importance que les autorités mauriciennes accordent à l’ouverture d’une ligne directe Moroni-Port-Louis.

Il y a aussi la nouvelle compagnie Air Corail qui vient d’obtenir son agrément auprès du ministère des Transports et qui se prépare pour l’obtention de son permis d’exploitation aérien (Pea).
Lors des discussions avec toutes ces compagnies, les autorités comoriennes ont évoqué la question des escales que les compagnies aériennes font subir aux comoriens, ainsi que le problème des bagages.

D’après le secrétaire général, le ministère a formellement fait comprendre aux compagnies aériennes qu’aucun comorien ne peut passer 24 heures de transit dans un aéroport étranger. Et les appareils qui seront positionnés devront être en mesure d’amener tous les bagages des passagers. “C’est pour cette raison qu’Ethiopian Airlines a commencé à se conformer à nos demandes en positionnant des appareils capables de ramener les comoriens avec leurs bagages”, explique-t-il.